Sélection Economie & Commerce International
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La Chine ou le réveil du guerrier écono-mique
Ali Laïdi
- Actes sud
- Questions De Societe
- 13 Septembre 2023
- 9782330182663
Comment la Chine, qui figurait parmi les pays les plus pauvres dans les années 1960, est-elle devenue la deuxième puissance mondiale ? Cette performance unique dans l'Histoire, la Chine la doit aux immenses efforts fournis par son peuple, à sa farouche volonté, mais aussi à son extraordinaire machine de guerre économique. Dans cet essai, fruit de trois années d'enquête, Ali Laïdi nous révèle les ressorts historiques, philosophiques et politiques qui ont conduit à la mise en oeuvre de cette machine, les stratégies que la Chine a déployées, de l'époque de l'Empire à celle du Parti communiste actuel, et les modes opératoires qu'elle utilise, des plus visibles aux plus cachés.
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«C'est pas la Corse ici. On te tue pas. C'est plus subtil. C'est sournois. La peur...» Depuis les années 1960, le «système» agro-industriel fait naître des empires transnationaux et des baronnies rurales. Il crée des usines et des emplois. Il entraîne la disparition progressive des paysans, l'asservissement de nombreux salariés de l'agroalimentaire, l'altération des écosystèmes et la généralisation de la nourriture en boîte. Il s'impose au nom de la realpolitik économique et de la foi dans une certaine idée du « progrès ». Il prospère grâce à la bienveillance, l'impuissance ou la lâcheté des autorités. Il engendre ses propres mythes, capables de façonner durablement les mentalités. Il enrichit considérablement une minorité, alors que certains se contentent de survivre grâce aux subventions ou doivent s'estimer heureux parce qu'ils ont un travail. Il fait taire des récalcitrants à coups de menaces, de pressions, d'intimidations, de calomnies ou de sabotages. La violence est son corollaire. Le silence, son assurance-vie. Comment le définir ? «Féodalité», répondent les uns. «Esclavage moderne», disent les autres. «Oligarchie» ou «mafia», jurent certains... Enquête au long cours jalonnée de témoignages saisissants, Silence dans les champs est une immersion glaçante dans le principal territoire agro-industriel de France : la Bretagne.
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Dans La Terre a soif, Erik Orsenna raconte son tour du monde des grands fleuves.
En faisant le portrait de trente-trois d'entre eux, il nous donne à voir de près les causes de leurs maux : la pénurie mondiale d'eau, la pollution, la multiplication de barrages entraînant la destruction des ressources et des paysages. Un constat : aujourd'hui, les violences viennent de l'eau elle-même. Violences nées de sa rareté tout autant que de sa répartition.
« La Terre a soif. Et la soif est un appel. Le plus bouleversant, car le plus vital de tous les appels.
À cet appel, les rivières et les fleuves ont su répondre. En offrant l'eau réclamée, bien plus que les puits. Cette mission, essentielle entre toutes, combien de temps pourront-ils la remplir ?
Après L'Avenir de l'eau (2008), voici un grand voyage aux royaumes des fleuves. Trente-trois fleuves du monde, de l'Amazone à mon tout petit Trieux (Bretagne Nord).
Voici une géographie intimement mêlée d'histoire. Une musique venue du ciel, une pluie fatiguée de tomber qui continue son parcours dans un lit jusqu'à la mer. Un récit toujours semblable et chaque fois singulier : le théâtre de la Vie.
À Louang Prabang (Laos), un lever du jour sur le Mékong ; à Bâton-Rouge (Louisiane), un pianiste chante le blues pour prier le Mississippi de bien vouloir calmer sa crue.
Mille émerveillements nous attendent. De plus en plus souvent accompagnés d'effroi. ».
Erik Orsenna -
Histoire de l'économie mondiale : des chasseurs cueilleurs aux cybertravailleurs
Jean-Marc Daniel
- Tallandier
- Texto
- 5 Janvier 2023
- 9791021056237
Raconter et décrypter l'histoire économique du monde, des origines à nos jours, des chasseurs-cueilleurs aux cybertravailleurs, tel est le pari de cette oeuvre majeure. En analysant l'évolution des théories et des politiques économiques mondiales, Jean-Marc Daniel bat en brèche bien des idées reçues. Loin d'opposer travail et capital, il s'attaque aux conséquences néfastes des actions prédatrices des « oisifs », bureaucrates publics ou privés, qui agissent au détriment de la valeur créée par les « productifs », ouvriers, agriculteurs, entrepreneurs. Depuis l'origine des civilisations jusqu'au XXIe siècle, de Tibère à Xi Jinping et Joe Biden, l'auteur dresse le panorama passionnant d'une économie qui, de crise en crise, engendre de nouveaux modèles.
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Journaliste de gauche dans la presse de droite, rêveuse dans un monde de flux tendus, la narratrice raconte le travail quand il se fait piège. Elle voulait écrire dans le journal, elle découvre que le journal (ou le capital) lui impose sa langue. La voilà réduite aux réticences, aux révoltes secrètes d'une vie à contrecoeur. Dans ce piège, nous sommes nombreux aujourd'hui à être pris. Comment en sortir ? Déjà, le décrire. À la première personne.
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Et si l'antidote à l'urgence climatique était la diversité économique ?
Arnaud Florentin
- Editions de l'aube
- Monde En Cours - Essais
- 15 Septembre 2023
- 9782815956987
Nos économies n'ont jamais été aussi optimisées et pourtant nos territoires sont terriblement fragiles et démunis face au dérèglement climatique. Ils manquent d'agilité, d'options, de redondances : ils manquent cruellement de diversité. Ce livre est un plaidoyer contre le mythe de la spécialisation économique. Nous cherchons sans cesse à imiter la nature, ses boucles locales, son métabolisme ou ses symbioses, mais il nous manque sa qualité première : sa diversité. À l'instar des forêts tropicales dont le système immunitaire repose sur la diversité biologique, nous devons favoriser l'émergence de forêts productives locales, véritable antidote face à la crise climatique, et nous inspirer des territoires qui ont su créer et préserver une telle diversité économique. Ce livre leur est dédié.
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Capitalisme, désir et servitude ; Marx et Spinoza
Frédéric Lordon
- Fabrique
- 9 Septembre 2010
- 9782358720137
Dans ce livre, Frédéric Lordon se penche sur le centre nerveux du capitalisme : le rapport salarial. Il l'envisage de manière marxiste, c'est-à-dire comme configuration des structures sociales, et, moins classiquement, d'un point de vue spinoziste : quels sont les affects qui font fonctionner ces structures ? Comment rendre les dominés heureux ? Que veut dire consentir ? Qu'entend l'entreprise par " motivation ", " réalisation de soi ", " épanouissement au travail " ? Comment certains salariés en viennent-ils à faire cause commune avec le Capital ?
Lordon nous le montre avec brio : le projet capitaliste est un projet de possession intégrale des âmes, des intériorités. Le totalitarisme est son stade ultime.
Lordon réouvre une porte vers une réponse communiste à l'entreprise : " une vie humaine ".
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Avec ce premier livre en français visant un large public, le prix Nobel d'économie 2014 nous fait partager sa passion pour la discipline.
Il défend une certaine vision de l'économie, science qui fait le pont entre la théorie et les faits au service du bien commun, et de l'économiste chercheur et homme de terrain.
Ce faisant, le lecteur pénètre dans l'atelier d'un économiste, et voyage à travers les sujets affectant notre quotidien : économie numérique, innovation, chômage, changement climatique, Europe, État, finance, marché...
En dressant un panorama des grandes problématiques de l'économie d'aujourd'hui, Jean Tirole nous fait entrer au coeur des théories dont il est le père.
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Petit précis de mondialisation t.1 ; voyage aux pays du coton
Erik Orsenna
- Fayard
- 5 Avril 2006
- 9782213625270
« Cette histoire commence dans la nuit des temps. Un homme qui passe remarque un arbuste dont les branches se terminent par des flocons blancs. On peut imaginer qu'il approche la main. L'espèce humaine vient de faire connaissance avec la douceur du coton. Depuis des années, quelque chose me disait qu'en suivant les chemins du coton, de l'agriculture à l'industrie textile en passant par la biochimie, de Koutiala (Mali) à Datang (Chine) en passant par Lubbock (Texas), Cuiaba (Mato Grosso), Alexandrie, Tachkent et la vallée de la Vologne (France, département des Vosges), je comprendrais mieux ma planète.Les résultats de la longue enquête ont dépassé mes espérances.Pour comprendre les mondialisations, celles d'hier et celle d'aujourd'hui, rien ne vaut l'examen d'un morceau de tissu. Sans doute parce qu'il n'est fait que de fils et de liens, et des voyages de la navette. »E.O.
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Si l'on veut réellement rassembler la grande majorité des classes populaires autour d'un programme de déconstruction graduelle du système capitaliste (et non pas simplement accroître ses privilèges électoraux), il faut impérativement commencer par remettre en question ce vieux système de clivages fondé sur la «confiance aveugle dans l'idée de progrès», dont les présupposés philosophiques de plus en plus paralysants (du type "parti de demain" - celui de la Silicon Valley - contre "parti d'hier" - celui de l'agriculture paysanne ou de la culture du livre) ne cessent d'offrir depuis plus de trente ans à la gauche européenne le moyen idéal de dissimuler sa réconciliation totale avec le capitalisme sous les dehors beaucoup plus séduisants d'une lutte "citoyenne" permanente contre toutes les idées «réactionnaires» et "passéistes".
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Tout commence au début des années 80.
Tous sont encore inconnus ou presque.
Leurs noms ? Claude Bébéar, Vincent Bolloré, Bernard Arnault, David de Rothschild, Serge Kampf, Michel Pébereau, Henri Lachmann, Didier Pineau-Valencienne, Jean-René Fourtou, Thierry Breton...
Leur point commun ? Une petite association, Entreprise et Cité, sans logo ni locaux, qui se réunit de façon informelle autour d'un match de rugby, d'une bonne table ou d'une virée entre amis.
Pendant près de vingt-cinq ans, ils vont chasser en meute. Dévorant autour d'eux et se dévorant parfois entre eux.
«?Tontons flingueurs?» pour les uns, «?Chevaliers de la Table ronde?» pour les autres.
Très vite, Claude Bébéar s'impose comme le grand inspirateur et le grand ordonnateur de ces chamboulements inédits de l'économie française.
Comment a-t-il façonné et développé des groupes comme AXA, BNP-Paribas ou Vivendi ?
Comment a-t-il, en parallèle, imposé l'Institut Montaigne parmi les think tanks incontournables et influencé en profondeur la société française en lançant, parmi les premiers, le débat sur l'accès à l'emploi ou l'intégration des jeunes issus de la diversité ?
Comment une vraie «?bande de copains?» à l'appétit insatiable, avec ses éclats de rire, ses coups de gueule et ses coups de coeur, a-t-elle ainsi secoué le capitalisme de la vieille France jusqu'à en faire émerger des champions mondiaux ?
Leur histoire est une saga.
Elle était secrète.
Elle ne l'est plus.
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Petit précis de mondialisation t.2 ; l'avenir de l'eau
Erik Orsenna
- Fayard
- 22 Octobre 2008
- 9782213634654
« Dans dix ans, dans vingt ans, aurons-nous assez d'eau ?
Assez d'eau pour boire ? Assez d'eau pour faire pousser les plantes ? Assez d'eau pour éviter qu'à toutes les raisons de faire la guerre s'ajoute celle du manque d'eau ?
Dans l'espoir de répondre à ces questions, je me suis promené. Longuement. Du Nil au Huang He (Fleuve Jaune). De l'Amazone à la toute petite rivière Neste, affluent de la Garonne. De l'Australie qui meurt de soif aux îles du Brahmapoutre noyées par les inondations...
J'ai rencontré des scientifiques, des paysans, des religieux, des constructeurs de barrages, des physiciens alpinistes qui mesurent sur tous les toits du monde la fonte des glaciers. J'ai passé du temps avec les médecins de Calcutta qui luttent contre le choléra. J'ai écouté d'innombrables leçons, dont celle du scarabée de Namibie et celle du kangourou. Quelles sont leurs techniques pour survivre en plein coeur du désert ?
Peu à peu, j'ai fait plus ample connaissance avec notre planète. J'ai vu s'aggraver partout les inégalités, notamment climatiques. Mais j'ai vu aussi la réussite du pragmatisme, de belles coopérations entre administrations et entreprises privées. J'ai vu des illusions et des férocités à l'oeuvre.
De retour de voyage, voici maintenant venu le moment de raconter.
Un habitant de la planète sur six continue de n'avoir pas accès à l'eau.
Un sur deux vit sans système d'évacuation.
Pourquoi ? » E. O. -
L'obsolescence programmée des objets
Bernard London
- Allia
- Petite Collection
- 22 Août 2019
- 9791030411850
En 1929, une crise économique inédite ébranle le monde. Face à l'interventionnisme de l'État et au chomâge massif, des voix s'élèvent. Bernard Landon propose une "solution miracle" : soutenir l'industrie en renouvelant fréquemment les biens d'usage. Selon lui, la crise entraîne une baisse de consommation et donc de production, menant à la fermeture des entreprises et au maintien de la situation économique critique.
Seule une sortie de ce cercle vicieux pourra sauver le pays. Et si les usagers ne consomment pas d'eux-mêmes, il faut les y pousser voire les y obliger. Mais en utilisant dans cet essai autodité de 1932 le terme d'"obsolescence programmée", il ne se doutait pas qu'il désignerait quelques décennies après l'introduction volontaire de défaillances techniques dans les produits.
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Homo economicus ; prophète (égaré) des temps nouveaux
Daniel Cohen
- Albin michel
- 29 Août 2012
- 9782226240293
La société devient de plus en plus compétitive. Un monde néo-darwinien où les plus faibles sont éliminés et soumis au mépris des vainqueurs est en train de s'imposer.
Dans les entreprises comme dans les couples, les indicateurs de bien-être reculent. Car la compétition sans la coopération ne fonctionne pas.
Pour l'économiste Daniel Cohen, rien n'est inéluctable dans ces évolutions. Mais à l'heure où des milliards d'humains se pressent aux portes d'un modèle occidental défaillant, il y a urgence à repenser le rapport entre la quête du bonheur individuel et la marche des sociétés.
Prolongeant les réflexions de son précédent livre, La Prospérité du Vice, l'auteur nous entraîne de la Rome antique au Pékin d'aujourd'hui en passant par l'Amérique, dressant une vaste carte des plaisirs et des peines du monde contemporain.
Un essai aussi provocateur qu'intelligent. -
Petit précis de mondialisation t.3 ; sur la route du papier
Erik Orsenna
- Stock
- 29 Février 2012
- 9782234063358
« Un jour, je me suis dit que je ne l'avais jamais remercié. Pourtant je lui devais mes lectures. Et que serais-je, qui serais-je sans lire et surtout sans avoir lu ? Pourtant, c'est sur son dos que chaque matin, depuis près de soixante années, je tente de faire avancer pas à pas et gomme aidant mes histoires. Et que serait ma vie sans raconter ? Je n'avais que trop tardé. L'heure était venue de lui rendre hommage. D'autant qu'on le disait fragile et menacé. Alors j'ai pris la route. Sa route.
De la Chine à la forêt canadienne, en passant par la Finlande, la Suède, la Russie, l'Inde, le Japon, l'Indonésie, Samarcande, le Brésil, l'Italie, le Portugal et bien sûr la France, j'ai rendu visite aux souvenirs les plus anciens du papier. Mais je me suis aussi émerveillé devant les technologies les plus modernes, celles qui, par exemple, arrivent à greffer des virus capables de tuer les bactéries, celle qui, grâce à des impressions électroniques, permettent de renseigner sur le parcours d'un colis les chocs qu'il a reçus et si les conditions d'hygiène et de froid ont tout du long bien été respectées.
Cher papier ! Chère pâte magique de fibres végétales ! Chère antiquité en même temps que pointe de la modernité ! La planète et le papier vivent ensemble depuis si longtemps : plus de deux mille ans. Le papier est de la planète sans doute le miroir le plus fidèle et par suite le moins complaisant. » E. O. -
Chine, le grand prédateur
Pierre-Antoine Donnet
- Editions de l'aube
- Mikros Essai
- 20 Janvier 2023
- 9782815951180
Bien que sévèrement touchée par la pandémie du Covid-19 apparue dans la ville de Wuhan, la Chine a été la seule grande économie du monde à afficher une croissance insolente en 2020. Bientôt première puissance économique du globe, l'empire du Milieu représente un défi majeur pour les prochaines générations de Terriens que ce soit en termes de réchauffement climatique, de transition écologique, d'hyperdéveloppement économique, d'innovation technologique et de bouleversements politiques engendrés par son modèle de développement, unique en son genre. Après la colonisation menée dans le monde par l'Europe au XIXe siècle, suivie de la domination planétaire américaine au XXe siècle, la Chine serait-elle devenue le grand prédateur environnemental, politique et économique du XXIe siècle ?
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Cryptomonnaies facile : comprendre et s'initier aux monnaies numériques
Claire Balva, Alexandre Stachtchenko
- First
- 29 Septembre 2022
- 9782412081716
Avec pédagogie et simplicité, Claire Balva et Alexandre Stachtchenko offrent une introduction accessible à Bitcoin et aux cryptomonnaies. Après une présentation des écueils du système monétaire et financier à l'ère d'Internet, le voyage peut commencer. Origines, fonctionnement, enjeux et espoirs... Faites le tour au fil des chapitres et mettez le pied à l'étrier grâce à quelques conseils pratiques.
Un livre indispensable pour pouvoir enfin prendre part à la conversation sur les cryptomonnaies ! -
La troisième révolution industrielle ; comment le pouvoir latéral va transformer l'énergie, l'économie et le monde
Jeremy Rifkin
- Les liens qui liberent
- 28 Janvier 2012
- 9782918597476
Par l'un des penseurs les plus connus aux Etats-Unis, auteur de nombreux best-sellers internationaux dont La Fin du travail ou Une nouvelle conscience pour un monde en crise. Une analyse lumineuse et providentielle même en ces temps de périls, de l'avenir de nos sociétés. Nous sommes, selon l'auteur, à la fin d'une ère, celle d'une économie fondée sur les énergies fossiles, le travail à temps plein, une organisation pyramidale des entreprises, une gestion exclusivement marchande du monde... Et nous entrons dans ce qu'il appelle la troisième révolution industrielle qui va bouleverser nos manière de vivre, de consommer, de travailler, d'être au monde. Un livre passionnant qui doit interroger nos candidats aux élections présidentielles.
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Comprendre les crises économiques : fatalité ou nécessité ?
Cristina Peicuti, Jean-Marc Daniel
- Puf
- Savoirs
- 7 Septembre 2022
- 9782130833598
Omniprésent, le mot « crise » est souvent galvaudé. Comprendre l'économie et ses enjeux futurs suppose une analyse fine et précise de ce qu'est une crise économique. C'est à cet objectif que s'attache ce livre. Exposé pédagogique de ce que dit la théorie économique sur les crises et leur éternel retour sous forme de cycle, il se penche ensuite sur les leçons à tirer de l'histoire. Depuis 1945, l'économie mondiale est dominée par les Etats-Unis si bien qu'analyser les crises conduit à étudier leur action. Celle-ci se caractérise par une justification keynésienne du recours systématique au déficit budgétaire et à la facilité monétaire. Le livre tente de répondre à la question de savoir si cette hégémonie américaine, qui n'avait pas été remise en cause par le contre-modèle soviétique, l'a été par les coups de boutoir qu'ont constitués les récessions de 1975, 1992, 2009 et 2020 et par leurs séquelles sous forme de dettes. Quant aux problèmes environnementaux, portent-ils en eux une crise dévastatrice, rappelant le « piège nutritionnel » théorisé par le prix Nobel Angus Deaton, c'est-à-dire un retour à des périodes de pénurie semblables à celles qui marquaient l'économie d'avant 1750 ?
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Superyachts : luxe, calme et écocide
Grégory Salle
- Amsterdam
- L'ordinaire Du Capital
- 9 Avril 2021
- 9782354802233
Le terme de "superyacht" désigne une embarcation dépassant 24 mètres, voire désormais 30 mètres, sous l'effet d'une course à l'allongement. Au début de ce siècle, il existait environ 2 250 vaisseaux de ce type dans le monde ; deux décennies et une crise financière plus tard, il y en a plus du double. Loin d'être anecdotique (en France, moins de 0, 01 % des immatriculations de véhicules maritimes à moteur sont concernées), la pratique de la plaisance de luxe, apparue au milieu du xixe siècle, met en évidence la sécession sociale et environnementale des plus riches.
Non pas caprice, excentricité, lubie de milliardaires au mode de vie extravagant ; mais reflet, expression, indice du monde comme il va. Non pas démesure, mais mesure - celle du délire général qui a pour nom "ordre social" . Forme contemporaine de la "réclusion ostentatoire" , la plaisance de luxe nous conduit tout droit aux grandes questions de notre temps - notamment à la reconnaissance juridique de l'écocide comme crime international.
De la lutte des classes à la surconsommation des riches, de la fraude fiscale à la délinquance environnementale, du greenwashing à la gestion différentielle des illégalismes : tirer le fil du superyachting, c'est dévider toute la pelote du capitalisme fossile.
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Bien sûr, Michel Audiard n'a jamais été Prix Nobel d'économie...mais on peut en apprendre beaucoup sur l'économie tout en s'amusant des répliques culte de Michel Audiard. Après "Apprenons l'économie avec San-Antonio", Sylvain Bersinger récidive, sans se prendre trop au sérieux !
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D'un retournement l'autre ; comédie sérieuse sur la crise financière, en quatre actes, et en alexandrins
Frédéric Lordon
- Seuil
- 6 Juin 2011
- 9782021045772
Économiste, Frédéric Lordon est connu pour ses essais critiques sur la mondialisation financière, qui ont rencontré un grand succès public. Il a ici choisi une forme singulière, celle du théâtre, pour mettre en scène la crise de la finance mondiale.Le rideau s'ouvre : Messieurs les Banquiers, son Altesse le président de la République française, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Gouverneur de la Banque centrale et le petit peuple des conseillers de la Cour. La pièce peut commencer : complètement lessivés par la crise des désormais célèbres " subpraïmes " (sic), les Banquiers vont bientôt sonner à la porte de l'État pour lui demander de mettre la main au porte-monnaie...Frédéric Lordon se révèle un versificateur virtuose, qui a fait le choix de l'alexandrin pour raconter la déconfiture d'un système qui a tous les traits de l'Ancien Régime. Mais si la forme évoque la tragédie classique, D'un retournement l'autre est aussi une farce sinistre qui dresse un portrait dévastateur de notre élite (le lecteur reconnaîtra sans peine ses plus célèbres représentants). On rit jaune, à écouter cet aréopage de beaux parleurs affolés par l'interminable maelstrom qu'ils ont provoqué, mais qui jamais n'abjureront leur foi dans les vertus du marché.Crise de la finance, sauvetage public,Explosion de la dette et rigueur hystérique.Et comme d'habitude, à qui va l'addition ?Qui donc de la farce pour être le dindon ?On l'aura compris : le " retournement " à venir n'aura rien à voir avec celui d'un cours de bourse...
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Des dominants très dominés ; pourquoi les cadres acceptent leur servitude
Gaetan Flocco
- Raisons d'agir
- 3 Décembre 2015
- 9782912107794
Les cadres ont incarné la société salariale : entre le travail et le capital, ils ont prospéré pendant quatre décennies. Depuis les années 1990, eux aussi subissent les effets de l'intensification du travail, des restructurations dans les entreprises et de la peur du chômage. Pourtant, les cadres, plus que les autres salariés, semblent embrasser leur condition. Ils trouvent dans le stress, les responsabilités, la compétition, et des marges de manoeuvre pourtant réduites autant de sources de gratification symbolique.
Loin d'une adhésion enchantée à l'idéologie managériale, les cadres rencontrés au cours de son enquête par Gaëtan Flocco expriment un rapport au travail qui, malgré tout, relève autant de la réalisation de soi que de l'exploitation. Ainsi, le livre explore l'ambivalence fondamentale qui fait des cadres les complices de leur propre servitude.