En décembre 2014, les fouilles entreprises à proximité du temple de Ptah à Karnak ont mis au jour une favissa, à savoir une fosse comblée d'objets religieux, creusée à quelques mètres à l'arrière du sanctuaire de la divinité. La fosse contenait trente-huit objets mobiliers, statues, statuettes et éléments d'appliques statuaires, en calcaire, grauwacke, alliage cuivreux et fritte égyptienne, parfois recouverts d'or. La visualisation et l'analyse du comblement de la favissa ont été rendues possibles grâce à l'apport des méthodes modernes de relevés photogrammétriques et de modélisation 3D. Creusée à la fin de l'époque ptolémaïque, la fosse a servi à abriter une statue « déclassée » du dieu Ptah datant du Nouvel Empire, entourée d'éléments mobiliers et de nombreux bronzes osiriens, la plupart des objets remontant à la Troisième Période intermédiaire et à la Basse Époque (XXV e et XXVI e dynasties notamment). L'analyse et l'interprétation du comblement conduisent, dans cet ouvrage, à s'intéresser aux caches sacrées égyptiennes dans leur ensemble et à envisager le présent dépôt comme le témoignage de l'inhumation d'une statue du dieu Ptah dans le cadre de rituels osiriens.
Le monument connu sous le nom de chapelle-reposoir de Philippe Arrhidée est l'édifice en granite bâti dans la zone centrale du temple d'Amon-Rê à Karnak. Reposoir permanent de la barque divine, il occupe le même emplacement que la chapelle-reposoir de Thoutmosis III, insérée dans le complexe du « Palais de Maât » construit sous le règne d'Hatchepsout. Dégagée des blocs effondrés et partiellement reconstruite par Georges Legrain au début du xxe siècle, la chapelle a été restaurée et sa polychromie fixée lors de travaux entrepris par le CFEETK en 1992-1993. Avec la reprise du programme de relevés épigraphiques et photographiques (2010-2017), la publication longtemps retardée de cet emblématique monument construit au coeur d'Ipet-sout peut désormais être proposée.