Comment s'élabore aujourd'hui la politique étrangère d'une puissance moyenne au moment d'une crise internationale ? En opérant un retour sur le premier conflit majeur de l'après guerre froide, et en analysant dans cette perspective deux grandes politiques étrangères européennes, cet ouvrage montre la difficulté de la tâche des diplomates et comment le concept de politique étrangère se transforme et doit être repensé.
Qu'est-ce qu'une politique étrangère aujourd'hui ? Depuis la publication, dans les années 1970 et 1980, des travaux restés classiques de Graham Allison ou de James Rosenau sur cette question, de nombreuses évolutions sont intervenues.
La fin de la guerre froide, la mondialisation des échanges, l'intégration régionale ou l'essor de la dimension éthique, entre autres, nous imposent une triple prise de conscience. En premier lieu, la nécessité croissante de renouveler les approches : quels outils conceptuels mobiliser pour comprendre la politique étrangère au XXIe siècle ? La transformation des pratiques ensuite : où commence et où s'arrête la politique étrangère, à l'heure de la diplomatie commerciale, de la diplomatie des droits de l'homme, de la diplomatie de l'environnement, etc.
? Enfin, la multiplication des contraintes qui pèsent sur les décideurs : la politique étrangère n'est pas libre, ni toujours " proactive ". Elle demeure plus que jamais cette politique publique si particulière, chargée de gérer dans le même temps des paramètres externes (rapports de force internationaux, stratégies déployées par des acteurs transnationaux...) et un " front domestique " composé de limitations institutionnelles ou culturelles, comme de pressions émanant de différents groupes sociaux.
Cet ouvrage présente un bilan de la recherche théorique en matière de politique étrangère, prend acte du renouveau de la réflexion et fournit un guide de réflexion aux praticiens.
En ce début de XXIe siècle, des héritages historiques importants permettent à la France de conserver un poids politique au sein du système international.
Mais la nouvelle compétition internationale, avec son agenda et ses acteurs, lui impose de réinventer son rôle dans l'Europe et dans le monde. Deuxième réseau diplomatique de la planète, puissance économique, militaire et culturelle de premier plan, elle ne peut plus compter sur une seule politique de présence pour garantir son influence.
Loin des thèses déclinistes ou nostalgiques, cet essai offre un regard lucide sur l'action extérieure de la France.
Il pose - enfin - la question des adaptations à opérer, depuis la réforme des outils diplomatiques jusqu'au développement d'une nouvelle capacité d'interprétation et d'initiative.
Si la France veut continuer d'exister comme puissance structurante du monde à venir, elle doit intégrer dans son action les nouvelles pratiques politiques internationales. Plutôt que de s'abriter derrière sa grandeur passée, elle doit penser son utilité présente et future.
Puissance globale ou acteur européen ? Référence culturelle mondiale ou nation oubliée ? Le rang de la France dans le monde, ainsi que sa marge de manoeuvre, posent aujourd'hui de nombreuses questions.
Les bouleversements géopolitiques récents, comme la montée en puissance de l'Asie, le Brexit ou le développement de populismes illibéraux, impliquent la redéfinition de l'action extérieure de la France. Du couple franco-allemand à l'alliance atlantique, en passant par le rapport aux Suds marqué par l'héritage colonial, c'est toute la relation de la France à ses voisins plus ou moins proches qui est étudiée ici. Les instruments à sa disposition sont aussi passés au crible : l'outil diplomatique, la compétence militaire, bien sûr, mais aussi la promotion de son modèle laïc.
Un livre pour mieux comprendre et penser le rôle international de la France, adapté aux temps qui viennent.
En dépit des nombreux tournants stratégiques qui ont marqué les relations internationales depuis la fin de la guerre froide, les États-Unis demeurent la puissance de référence, sans laquelle l'ordre mondial ne saurait être envisagé.
Après les guerres néoconservatrices des années 2000 (Afghanistan, Irak), les inflexions opérées par Barack Obama ont eu pour objectif aussi bien de sortir l'Amérique de plusieurs enlisements militaires que de restaurer son image dans le monde. Dans le même temps, la contrainte budgétaire, la montée en puissance de l'Asie, les défis chinois, russes ou issus d'autres puissances encore ont dû être pris en compte.
L'une des questions essentielles qui se pose désormais pour l'avenir du système international est de savoir si les orientations politiques des années Obama survivront à leur initiateur. L'Amérique a-t-elle définitivement changé, à la fois dans la sociologie de son débat interne, et dans son approche du monde ? Ou allons-nous assister à la fin, qui pourrait être brutale, d'une parenthèse Obama ?
Cet ouvrage revient sur les facteurs tant internes qu'externes qui déterminent les rapports de l'Amérique au reste du monde, et propose une réflexion stimulante sur les changements et continuités de la politique étrangère américaine.
Sommaire 2010-2011 Révolutions civiques, bouleversements politiques, ruptures stratégiques - Frédéric Charillon Égypte 2010 : fin de régime ou fin de règne ? Vincent Romani La révolution tunisienne ou comment sortir de l impasse autoritaire - Flavien Bourrat Territoires palestiniens : impasses sur tous les fronts Aude Signoles La Turquie, un nouveau modèle pour le Moyen-Orient ? Élise Massicard Al-Qaïda au Maghreb islamique : une logique de guerre - Jean-Pierre Filiu L islam dans les sociétés arabes, hier et aujourd hui Mark Tessler Chronologie Afrique du Nord Moyen-Orient Mars 2010 février 2011 - Sihem Djebbi
Début 2010, la région Afrique du Nord-Moyen-Orient se caractérise par une certaine continuité : persistance des violences en Irak et en Afghanistan, organisation d'élections qui ne servent le plus souvent qu'à légitimer les pouvoirs en place, absence de progrès notables dans les dossiers concernant la nucléarisation de l'Iran et le conflit israélo-palestinien.
Pour autant, des changements, des ruptures sont perceptibles, que cet ouvrage s'attache à analyser.
I Les approches théoriques.
1 - La théorie réaliste.
2 - La théorie libérale.
3 - La théorie marxiste.
4 - Les renouveaux théoriques.
II Les acteurs.
5 - L'État.
6 - Les organisations intergouvernementales.
7 - Les acteurs non étatiques.
III Les processus de la vie politique mondiale.
8 - Le conflit.
9 - La coopération.
10 - Les recompositions du système international.
Chaque année, cet ouvrage analyse les principaux événements politiques et économiques récemment survenus en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Pour mieux comprendre, à travers l'actualité, les évolutions à moyen et long terme.
« Printemps arabe » : un premier bilan - Frédéric Charillon, Alain Dieckhoff Le monde arabe en révolution : une nouvelle donne géopolitique - Denis Bauchard L'après-Printemps arabe dans les relations internationales. De l'espoir politique à l'inquiétude stratégique ? - Frédéric Charillon Libye : révolution, guerre civile et montée en puissance de centres de pouvoir locaux - Wolfram Lacher Syrie, 2011. D'une société atomisée à une révolution organisée et citoyenne - Ignace Leverrier Les logiques de la protestation dans les monarchies du Golfe. Arabie Saoudite, Bahreïn et Oman à l'épreuve des changements économiques et sociaux - Laurence Louër Yémen : l'An I de la révolution - Laurent Bonnefoy Israël entre Printemps arabe et grogne sociale - Alain Dieckhoff Sur-activisme des leaderships et démobilisations populaires dans les Territoires palestiniens - Aude Signoles Maroc : réformer sans bouleverser - Jean-Noël Ferrié et Baudouin Dupret Chronologie Afrique du Nord-Moyen-Orient : janvier 2011-février 2012 - Sihem Djebbi
L'édition 2014-2015 de cet ouvrage poursuit le décryptage des révolutions arabes en cours. Les situations respectives de l'Égypte et de l'Afrique du Nord sont plus particulièrement abordées. Comme chaque année, figure également un diptyque Israël-Palestine. La Turquie gouvernée par Recep Tayyip Erdogan, dont le pouvoir ne semble plus aussi assuré qu'auparavant, et la Jordanie, jusque-là épargnée par les mouvements politiques et sociaux à l'oeuvre dans la zone, font également l'objet d'analyses.
L'après printemps arabe réserve décidément bien des surprises. Le développement le plus dramatique est évidement l'expansion de « l'État islamique », qui prospère surtout dans les États effondrés, l'Irak et la Syrie, la Libye et le Yémen. Pourquoi ces quatre pays sont-ils entrés dans un processus de fragmentation ? Fondamentalement, parce que leur légitimité interne est toujours demeurée problématique ? Quant aux deux États qui ont été à l'avant-garde de ces révolutions, la Tunisie et l'Égypte, ils ont connu des destins très différents. Le premier de ces deux pays est parvenu à stabiliser son système politique. En Égypte, par contre, la révolution a tourné court, avec le retour à un régime militaire autoritaire. Si l'État arabe est aujourd'hui dans un moment crucial et difficile de son histoire, c'est notamment en en raison du fait que les Printemps ont mis à bas quelques-uns des piliers, sans résoudre pour autant ses impasses principales. C'est en définitive à une profonde redistribution des cartes que l'on assiste dans la région. Dans ce contexte, les monarchies du Golfe figurent de pôles de stabilité ou de systèmes réfractaires au changement. Ce qui n'exclut pas leurs sociétés restent travaillées par des évolutions qui, tôt ou tard, devront être prise en compte.