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Sciences humaines & sociales
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Il faut une révolution politique, poétique et philosophique
Aurélien Barrau
- Zulma
- Les Apuleennes
- 5 Mai 2022
- 9791038701298
« Il ne s'agit plus de commenter ou de comprendre le réel : il s'agit de produire du réel. Ce qui tue aujourd'hui et avant tout, c'est notre manque d'imagination. L'art, la littérature, la poésie sont des armes de précision. Il va falloir les dégainer. Et n'avoir pas peur de ceux qui crieront au scandale et à la trahison. » En répondant aux questions brûlantes d'actualité de Carole Guilbaud, Aurélien Barrau remet le politique et le social au coeur de l'écologie.
Il nous aiguillonne vers un renouveau démocratique où la liberté la plus fondamentale est d'abord celle du pouvoir vivre.
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Dans quels mondes vivons-nous ?
Aurélien Barrau, Jean-Luc Nancy
- Galilee
- 22 Septembre 2011
- 9782718608532
« Dans quel monde vivons-nous ? » : le plus souvent, dans cette question, le point d'interrogation vaut autant qu'un point d'exclamation.
Elle sonne à la fois sur le mode de la révolte et sur celui de la résignation. Dans l'usage ainsi fait du mot, ou de l'idée, de « monde » se cache la valeur la plus forte qu'on puisse lui attacher : celle du cosmos, ensemble harmonieux des corps célestes dont les orbes portent les rapports de l'ordre universel, c'est-à-dire tourné vers une unité intégrale. C'est le sens et le balancement de cet ordre et de cet un qui se trouvent donc implicitement interrogés par cette question.
Il se trouve qu'aujourd'hui l'expérience, tant scientifique qu'existentielle, du monde déjoue la postulation « cosmique » dans laquelle la pensée semblait inévitablement devoir se déployer. D'une part, le monde-cosmos est éclaté ou désuni ; d'autre part, l'idée même de « monde » (un, ensemble) ne répond plus ni à l'investigation physique ni à l'interrogation métaphysique : « plurivers » ou « multivers » sont à l'ordre du jour des physiciens tandis que « multiplicité » et « multitude » traversent les sociologies autant que les ontologies.
En un temps où nous disons simultanément que le monde est toujours plus « globalisé » (donc unifié) et que nos modes de vie, de culture sont toujours plus hétérogènes, il faut remettre en chantier cette question : nous continuons à nous considérer comme vivant dans un monde alors qu'il n'est plus certain que nous puissions user encore de ces termes. Nous ne sommes plus ni « dans » ni « devant » le monde, mais celui-ci dérobe et déporte de manière vertigineuse la consistance de sa réalité « en soi ».
Et peut-être ne vivons-nous pas plus dans un monde ou dans plusieurs mondes que le ou les mondes ne se déploient, divergent ou se recoupent en nous et par nous.
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Inaugurant une nouvelle collection des éditions de l'ESAAA, cet entretien avec l'influent astrophysicien Aurélien Barrau, spécialiste des trous noirs et des multivers, engage une réflexion contemporaine sur la cause animale, abordant notamment la question écologique et le végétarisme.
« L'humanité est depuis longtemps engagée sur une ligne de mort. Il est temps de l'infléchir et d'inventer de nouveaux devenirs. Comment des vivants ont-ils pu à ce point réifier la vie ? Un dialogue renouvelé avec les animaux, uen reconfiguration de nos catégories, une pensée de l'altérité authentique... Autant de changements aussi immenses que nécessaires. » Sur son visage sombre est le premier ouvrage d'une collection pensée comme contribution à l'invention de l'époque - celle d'une Terre plus chaude, travaillée par sa modification anthropique et qui soumet ses habitants à des défis multiscalaires.
Il s'agira de partager des textes apparus dans le flux de l'activité de l'ESAAA, lors d'une rencontre, pour un séminaire, dans un atelier, à Annecy ou ailleurs, le contexte de l'école supérieure d'art stimulant des paroles rares. Rares parce que non portées dans d'autres espaces, rares parce qu'elles viennent juste d'apparaître, ou encore parce qu'elles tiennent une place particulière dans l'oeuvre de l'auteur sollicité. C'est le cas ici : Aurélien Barrau, astrophysicien, spécialiste des trous noirs et des multivers, donne à voir l'importance qu'ont pour lui les animaux, entre autres membres de la communauté du vivant.
Sur son visage sombre est un texte à côté des ouvrages scientifiques d'Aurélien Barrau donc, à côté ou plutôt en dessous, comme un vaste réseau de racines qui s'étendrait dans le volume du sol sous la forêt de son travail, c'est-à-dire radical, littéralement.
Version enrichie d'un entretien avec Max Leroy initialement publié en ligne dans la revue Ballast.
Cet ouvrage s'inscrit dans la « Collection des centres », consacrée aux discours innovants sur notre époque, produits dans le contexte des activités de l'École Supérieure d'Art de l'Agglomération d'Annecy.
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Chaos multiples ; Derida et Goodman face à l'ordre et à l'un
Aurélien Barrau
- Galilee
- La Philosophie En Effet
- 12 Octobre 2017
- 9782718609591
Notre hypothèse est la suivante : pour des raisons différentes et avec des méthodes différentes, Derrida et Goodman ont, chacun, ébranlé l'un des deux piliers qui sous-tendent l'essentiel de la tradition philosophique. Derrida, par le jeu subtil de la différance, a fait vaciller la vaste entreprise de mise en ordre. Goodman, par la profusion de mondes construits et irréductibles les uns aux autres, remet en cause l'aspiration à l'unité. Nous avons tenté d'établir que la métaphysique s'est développée dans une dialectique de l'un et de l'ordre, se rétablissant sur l'un de ses pilastres quand l'autre faiblissait.
Si donc les soubassements de l'histoire philosophique devaient être revisités - peut-être révisés - il serait fructueux d'user simultanément des propositions derridiennes et goodmaniennes. C'est l'originalité de ce projet. Il s'agit, pour neutraliser la récupération dialectique par l'autre pilier (par l'unité quand l'ordre faillit ou par la mise en ordre dans la multitude s'immisce) d'interroger la tradition suivant le double impératif de la déconstruction et du nominalisme, suivant le double prisme du dés-ordre de Derrida et du multiple de Goodman. Nous avons tenté d'établir que l'efficace d'une remise en cause du « mythe de l'un » ne peut se faire sans ébranler le « mythe de l'ordre ». Considérer conjointement les systèmes (ou des dé-systématisations) de Derrida et Goodman serait donc, suivant ce dessein, non seulement utile mais presque indispensable. Chacun d'eux permet d'éviter la récupération dialectique du schème de l'autre. L'étude est menée à partir d'un inconfort partagé face au concept de vérité.