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Deux-Cent-Cinq
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On a longtemps cru qu'il ne s'agissait que d'un problème de temps de pose. Dès lors que l'instantanéité était atteinte, les sourires réprimés par les durées d'exposition des procédés anciens devaient logiquement s'épanouir. Mais une analyse plus fine de cette évolution montre au contraire l'influence déterminante du cinéma. Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, la photographie n'a fait que prolonger les conventions du portrait en peinture, où une mine sévère exprime la maîtrise des émotions dans l'espace social. Cette règle évolue avec l'arrivée du cinéma muet, qui déploie une expressivité surjouée, encore intensifiée par l'effet de loupe du gros plan. Le succès que rencontre cette lisibilité gestuelle s'étend dès les années trente à la photographie, où la nouvelle convention du portrait souriant coïncide avec l'essor du format magazine et de la publicité visuelle.