L'évasion fiscale pratiquée par les GAFAM et autres multinationales, la fraude fiscale exercée à une grande échelle, la corruption de nombreux dirigeants et chefs d'État, l'argent collecté par les mafias et trafiquants de drogue ont un point commun : ils empruntent les mêmes circuits et ont recours aux paradis fiscaux complaisants. Renaud Van Ruymbeke, a été pendant près de vingt ans juge d'instruction spécialisé au pôle financier du tribunal de Paris. Il nous entraîne par cette enquête dans les arcanes du monde opaque des paradis fiscaux.
Une fois de plus, David Graeber bouleverse un élément central de la mythologie néo-libérale : la notion de valeur. Le célèbre pourfendeur du capitalisme réexamine ici un siècle de pensée anthropologique et insuffle une vie nouvelle aux textes classiques sur la valeur et l'échange. Le style vif de Graeber nous entraîne sans effort au coeur de la question qui le préoccupe : est-il possible de proposer une mesure de la valeur commune à toutes les cultures ?
Durant sa campagne, une porte après l'autre, François Ruffin a entendu cette petite musique sur « les assistés », « les cas soc' », eux qui « touchent des aides », pendant que « nous, on n'a droit à rien ». Au bistro, son voisin de bière le déplorait :
« Je vous aime bien, mais je ne peux pas voter à gauche : je suis pour le travail ! »
Alors, dans ces terres ouvrières, que dire, que faire ?
Mêlant analyses et témoignages, le député-reporter se bagarre, bien sûr, contre « les vrais assistés », ceux d'en haut, qu'on ne voit pas. Mais surtout, il en appelle à reprendre la valeur (du) travail, plaide pour une « République du faire ensemble » : plutôt qu'un « vivre-ensemble » passif et poussif, « faire-ensemble », c'est relever le nez vers un horizon.
Parasite : nom masculin. « Organisme qui se nourrit strictement aux dépens d'un organisme hôte d'une espèce différente ».
Les parasites ne sont pas ceux que l'on croit.
La véritable classe parasite est celle qui est située au sommet du corps social, cette classe bourgeoise qui a envahi la société tout entière, rachetant ses médias, finançant ses hommes politiques, exploitant ses travailleurs au plus bas prix possible.
En retour, cette classe ne nous apporte rien. Pire, elle nous coûte bien plus cher qu'elle ne nous rapporte. Elle nuit plus qu'elle brille. Elle nous mène au désastre écologique car elle est incapable de vivre sans accumuler. Moralement, elle est un naufrage. Pourtant chaque jour, elle est décrite sur nos radios, nos chaînes de télévision et dans nos journaux comme un groupe social indispensable à notre survie.
Foutaise : ce livre le démontre clairement. Non, les 500 familles les plus riches de France ne sont pas composées de dynamiques entrepreneurs qui ont pris des risques. Non, elles ne créent pas d'emploi.
Non, elles ne nous font pas du bien. Oui, on pourrait vivre sans leur règne. Nicolas Framont commet ici un ouvrage fouillé et radical pour contribuer à détruire cette croyance en la supériorité de nos maîtres et donner des arguments à la prochaine révolte d'ampleur qu'il appelle de ses voeux.
Après l'ère du « progrès », place à l'âge de la résilience. Partant du constat que la Terre a été mise à mal par l'activité humaine au cours des derniers siècles, Jeremy Rifkin, essayiste renommé et auteur de très nombreux livres traduits en plus de 35 langues, invite à repenser la place de l'espèce humaine sur la planète. Dans ce livre, il dessine des manières pour les hommes de renouer des liens avec la nature qui les entoure et leur propre nature. Il appelle à faire grandir notre capacité de résilience pour imaginer des relations biophiles, qui traversent et dépassent les frontières administratives pour répondre au plus près aux transformations environnementales provoquées par le réchauffement climatique.
«J'ai mal au dos, mal au genou, mal au bras. Pendant près de vingt ans, j'ai porté, porté, porté des
personnes âgées. »
Et Macron compte vraiment, pour toutes les Rosita du pays, repousser la retraite à 65 ans ? C'est à dire les condamner à une fin de carrière en pointillé, avec du RSA, de l'invalidité ? 65 ans et au-delà, ça va, quand on est banquier d'affaires ou conseiller chez MacKinsey, mais après des décennies dans le bâtiment, dans le ménage, comme soignants ou enseignants, qui le souhaite vraiment ?
Dans un monde qui a commencé à prendre feu, la stratégie à adopter se pose à présent comme une question vitale. Il n'y a plus le droit à l'erreur, chaque échec stratégique peut coûter extrêmement cher. En nous rappelant de grandes victoires de l'histoire des luttes non-violentes, mais aussi des campagnes plus récentes comme celles des « Décrocheurs de portraits » ou des « grèves scolaires pour le climat », l'auteur nous invite à cesser d'être spectateur et à devenir acteur de l'histoire.
Comment agir face à l'urgence climatique et à l'inaction de nos dirigeants ? Avec quelles méthodes ? Comment lutter efficacement contre le capitalisme et provoquer des changements culturels de grande ampleur ? Comment résister à la répression ? La Bataille du siècle - véritable manuel d'action civique et politique - propose des stratégies d'action concrètes pour faire émerger un mouvement citoyen de masse : désobéissance civile, non-violence radicale, convergence des luttes climatiques et sociales, complémentarité des alternatives et des résistances, réconciliation du local et du global... Jon Palais nous appelle à transformer la sidération en espérance, car, il en est convaincu, un autre monde est possible.
Activiste écologiste, Jon Palais s'est engagé sur la question climatique avec l'association basque Bizi! après avoir commencé à militer à Greenpeace. Co-fondateur des mouvements climat Alternatiba en 2013 et Action Non- Violente COP21 en 2015, il a participé au lancement des Camps climat en France, et à l'animation de nombreuses mobilisations et campagnes d'actions non-violentes depuis une dizaine d'années
Le « pic pétrolier » est de retour. Dans les années 2000, l'idée que la production de pétrole
plafonnerait bientôt avant de décroître agitait le monde de l'énergie. Le boum du pétrole de schiste aux États- Unis a semblé invalider cette prévision, offrant un sursis à un monde toujours accro à l'or noir. Mais ce boum révèle ses fragilités, et le compte à rebours continue. Faute de réserves suffisantes, la production mondiale risque d'entrer en déclin au cours des années qui viennent. En se basant sur des données géologiques et industrielles jusqu'ici confidentielles, les auteurs lancent l'alerte sur une menace largement ignorée... sauf des pétroliers eux-mêmes ! L'ère de l'abondance touche à sa fin. Si l'économie n'anticipe pas ce sevrage, les conséquences promettent d'être sévères. De surcroît, prévient cet
ouvrage solidement documenté, le déclin de la manne pétrolière risque de provoquer des bouleversements géopolitiques majeurs. Une solution existe : prendre au sérieux nos engagements
climatiques, et sortir enfin de la dépendance au pétrole. Ce livre sonne comme un réveil urgent.
Matthieu Auzanneau est un des meilleurs spécialistes français du pétrole, et son livre, Or noir, réédité en poche (La Découverte, 2021), est une référence du domaine. Il dirige The Shift Project.
Hortense Chauvin est journaliste à Reporterre, le quotidien de l'écologie.
« Je veux parler dans cet ouvrage d'une urgence nouvelle : celle de redonner toute sa dimension spirituelle à notre relation au vivant. Car, au fond, qu'est-ce qu'être un habitant de la Terre ? »
Méditer comme une montagne, c'est prendre la mesure d'une démesure. C'est considérer la nature non plus sur le mode de ce qui se prend mais par le sentiment d'appartenance qui nousrattache à elle. Les montagnes, eaux, vallées et l'au-delà de l'humain ne sont pas pour nous que des décors, des toiles de fond. Avec eux, notre histoire s'inscrit dans une histoire plus vaste que nous.
Jean-Philippe Pierron invite dans cet ouvrage à faire un pas de plus et laisser retentir, dans nos biographies, nos itinéraires, ce qui nous lie au vivant. Il ouvre un chemin riche qui mène à une nouvelle forme de disponibilité nourrie par l'expérience artistique aussi bien que par des actions modestes et pleines de sens.
Et si l'écologie ne pouvait se passer d'une révolution intérieure pour chacun de nous ? Et s'il fallait nous engager dans un véritable changement spirituel pourrepenser notre relation au vivant ?
Flora Tristan, qui porte la voix des exclus du monde tant elle concentra sur elle tous les malheurs possibles, est l'une des mères du féminisme moderne. Un féminisme concret, pratique, comme en témoigne ce texte de 1835 qui prône l'entraide parmi les femmes.
Depuis des siècles, on nous dit que l'espèce humaine est naturellement monogame, que Mme Cro-Magnon, en peau de bête, avait avidement besoin pour sa survie de la protection d'un seul et unique chasseur (le plus puissant, évidemment !) en échange de sa fertilité tant convoitée et de sa fidélité éternelle. Et si Darwin s'était trompé ? Et si nos chers ancêtres préhistoriques nous révélaient enfin la vérité sur notre sexualité humaine ?
À travers l'étude des cultures ancestrales et l'observation des primates les plus proches d'Homo sapiens, Christopher Ryan et Cacilda Jethá nous offrent une toute nouvelle perspective sur la façon dont les couples se forment, pourquoi nous sommes infidèles et ce que cela implique pour les relations amoureuses modernes.
Monogamie, mariage, patriarcat, guerre des sexes et pouvoir... Ce livre bouleverse bon nombre d'idées reçues sur la sexualité humaine et aide à repenser radicalement notre manière de vivre et d'aimer en Occident.
Christopher Ryan est écrivain et docteur en psychologie, spécialiste de l'histoire de la sexualité humaine. Il a co-écrit Au commencement était le sexe avec sa femme Cacilda Jetha. Psychiatre, elle se consacre aux troubles psycho-sexuels et à la thérapie de couple.
Leur ouvrage est une référence aux États-Unis.
Durée : 11H06
Le chamane est un individu capable, d'une façon mystérieuse pour nous, de voyager en esprit, de se percevoir simultanément dans deux espaces, l'un visible, l'autre virtuel, et de les mettre en connexion. Ce type de voyage mental joue un rôle clé pour établir des liens avec les êtres non humains qui peuplent l'environnement.
Les chamanes ne gardent pas pour eux seuls l'expérience du voyage en esprit : ils la partagent avec un malade, une famille, parfois une vaste communauté de parents et de voisins. Les participants au rituel vivent tous ensemble cette odyssée à travers un espace virtuel. De génération en génération, les sociétés à chamanes se sont transmis comme un précieux patrimoine des trésors d'images hautes en couleur, mais en grande partie invisibles.
Ce livre est le fruit d'enquêtes de terrain et reprend l'ample littérature ethnographique décrivant les traditions autochtones du nord de l'Eurasie et de l'Amérique. Au travers de récits pleins de vie, il rend compte de l'immense contribution à l'imaginaire humain des différentes technologies cognitives des chamanes. Les civilisations de l'invisible bâties par les peuples du Nord, encore puissantes à l'aube du XXe siècle, n'ont pas résisté longtemps à l'entreprise d'éradication méthodique menée par le pouvoir colonial des États modernes, qu'il s'agisse de l'URSS, des États-Unis ou du Canada. Ce livre nous permet enfin de les appréhender dans toute leur richesse.
À chacune des étapes qui ont conduit de la première guerre mondiale à l'hypercrise actuelle (sanitaire, climatique, économique, géos tratégique) des pans entiers du savoir accumulé depuis des siècles se sont effondrés, plongeant dans le silence et la nuit l'expérience des hommes. De cette histoire du silence, toute la littérature moderne témoigne. Ce livre enquête sur les rapports entre la littérature et la société, la fiction et le siècle, sur nos différentes manières de dire et d'écrire le monde ; alors que le réel, ironique ou tragique s'échappe toujours...
C'est un mot interdit, un mot tabou, un mot qui fait peur même à ceux qui s'y reconnaissent : "anarchisme" ! Et pourtant, cette vision du monde, bien loin des images de violence que les dominants répandent pour la discréditer, promeut la coopération, l'émancipation, le respect des êtres et du vivant. C'est ce que vous racontera ce livre, qui n'est pas un essai, mais une histoire : celle d'une femme " normale ", qui n'aurait jamais pensé qu'elle était anarchiste, mais qui, au fur à mesure de son parcours intellectuel et politique, a découvert cette doctrine libératrice. Par son refus de l'autoritarisme et son souci de l'écologie, l'anarchisme se répand discrètement à travers la société et s'articule de plus en plus souvent, dans les idées et sur le terrain, avec l'écologie. Il était temps que l'on puisse de nouveau afficher sereinement ce mot. Et si, vous aussi, vous étiez anarchiste sans le savoir ?
Isabelle Attard, docteure en archéozoologie et directrice de musée, a longtemps vécu en Suède. Revenue en France, elle a été députée écologiste entre 2012 et 2017. L'occasion de prendre des positions fortes, notamment contre l'état d'urgence. Chemin faisant, Isabelle Attard a découvert l'anarchisme, un idéal politique dans lequel elle s'est pleinement reconnue.
Le sacrifice, une pratique brutale qui nous serait totalement étrangère ?
Rien n'est moins sûr, comme le démontre magistralement Essai sur la nature et la fonction du sacrifice. Avec ce texte paru en 1899 dans L'Année sociologique, Hubert et Mauss prennent leurs distances avec la méthode anthropologique traditionnelle. Véritable classique des sciences humaines, il constitue le premier jalon d'une étude systématique de la religion et du sacré. En traitant le sacrifice en fait religieux, et donc en fait social, celui-ci devient ainsi un objet d'étude accessible à la sociologie.
Par une étude comparative des formes du sacrifice, les auteurs battent en brèche toute notion de généalogie, pour en dégager le "noyau" : l'unité générique du sacrifice à travers les âges et les sociétés.
Marcel Mauss (1872-1950), grande figure de l'anthropologie française, a construit pendant plusieurs décennies une oeuvre protéiforme qui a marqué l'ensemble des sciences humaines. Socialiste, il a su allier son travail et ses convictions, notamment dans le contexte de l'affaire Dreyfus.
Henri Hubert (1872-1927) fut le collègue de Mauss à L'École pratique des hautes études. Sociologue et archéologue, il se spécialisa dans l'étude des religions comparées dans l'Antiquité orientale.
De tous temps, l'économie a fait partie des sociétés humaines. Sa place est naturelle. Nous n'avons pas de prise sur son développement. D'ailleurs, le marché satisfait tous nos besoins... Vraiment ?
Karl Polanyi bat en brèche cette « légende ». Depuis le XIXe siècle, l'omniprésence du marché et, par conséquence, de l'industrie et de la technique, n'a cessé de croître. « L'Ère de la machine » a vu cet ensemble s'étendre à toutes les sphères de nos existences. Elle nous impose ses valeurs et son fonctionnement.
Polanyi plaide pour une refondation de notre rapport à l'économie afin d'en retrouver le contrôle. Il affirme la nécessité de nouveaux principes directeurs. C'est à cette seule condition que nous pourrons nous extraire d'un engrenage qui ne peut mener qu'au totalitarisme.
Né en 1886 en Autriche-Hongrie et mort en 1964 au Canada, Karl Polanyi est un intellectuel d'origine juive. Fortement influencé par le marxiste, il devient une des figures majeures du socialisme démocrate. Cet économiste hétérodoxe marque en effet sa discipline par des revendications inédites et un refus des concepts issus du libéralisme. Ce renouveau de la pensée économique a beaucoup inspiré les défenseurs de l'altermondialisme et d'une économie nouvelle.
C'est le paradoxe du siècle : nous savons que la catastrophe écologique est là, pourtant rien ne se passe. Pourquoi la science et la politique peinent-elles à mobiliser ? Perçues comme des blocs spécialisés, elles restent hermétiques à la société civile. Pour y remédier, les auteurs de ce manifeste proposent d'emprunter une voie inusitée : l'écologie culturelle. Inscrite dans notre roman national (La Fontaine, Rousseau, George Sand, Michelet...), l'écologie est loin d'être une nouveauté. Trop souvent négligées, son histoire, ses dimensions psychologiques et artistiques sont pourtant la clé : l'éducation à l'écologie devrait s'imposer comme une priorité. Tel est le pari de ce manifeste : approprions-nous l'écologie par la culture, ciment de la société, rendons compte de son inscription dans notre passé, situons-la dans une continuité et non dans une rupture anxiogène, et rompons avec une approche trop technicienne pour prendre en compte la dimension sensible et empathique de l'humain.
Les changements géophysiques et la crise biologique planétaires en cours sont autant de facteurs de bouleversements géopolitiques rapides, massifs et brutaux. Un nouveau paysage géopolitique et stratégique émerge, marqué par la combinaison du changement climatique et de ses effets systémiques, telles les migrations de masse, la compétition mondiale pour les ressources et la crise des régimes contemporains.
Où les politiques de Trump, de Poutine et de la Chine mènent-elles la planète ? Comment l'épuisement des océans alimente-t-il la piraterie maritime ? Comment le réchauffement de l'Arctique est-t-il exploité par certains intérêts tandis qu'il constitue une immense catastrophe pour des milliards d'humains ? Quelles régions ont-elles les meilleurs atouts pour traverser le XXIe siècle ? L'auteur, spécialiste de géopolitique, nous fait comprendre les liaisons dangereuses entre puissance économique, guerre et environnement. Il nous alerte sur les dangers, les violences et les barbaries qui se profilent.
Le moment du choix collectif entre la " guerre de tous contre tous " sur une planète effondrée ou une alliance stratégique mondiale pour répondre aux nouveaux défis planétaires approche à grands pas.
Jean-Michel Valantin, spécialiste de géopolitique et d'études stratégiques, est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Hollywood, Washington et le Pentagone (Autrement, 2003), Écologie et gouvernance mondiale (Autrement, 2007) et Guerre et Nature, L'Amérique se prépare à la guerre du climat (Prisma Media, 2013).
Saviez-vous que les objectifs de « neutralité carbone » reposent largement sur des technologies qui n’existent pas ? Que la destruction d’une zone naturelle peut être « compensée » par l’investissement dans un produit financier ? Que l’on ne produira jamais assez d’hydrogène « vert » pour remplacer le pétrole ? Alors que l’enjeu écologique est décisif, nous avons un besoin urgent de clarifier les débats sur le sujet. Le greenwashing est ce qui nous en empêche. Évoquant tour à tour un verdissement de façade, la récupération d’un discours environnementaliste vidé de sa substance, la mise en place d’innovations aux effets « écologiques » douteux, il biaise le débat public et empêche des choix démocratiques éclairés.Fort de ses vingt-quatre entrées : croissance verte, économie circulaire, énergies décarbonées, dématérialisation, politiques publiques, nucléaire, transition, véhicule propre, ville durable… ce manuel d’autodéfense intellectuelle permet d’appréhender le greenwashing dans toute son ampleur. Trente-cinq scientifiques et spécialistes de ces questions révèlent les fausses promesses, les illusions rassurantes et les formes d’enfumage qui nous enferment dans des trajectoires insoutenables. Un outil essentiel pour ouvrir la voie aux bifurcations nécessaires.Aurélien Berlan est docteur en philosophie, chargé de cours à l’université Toulouse Jean-Jaurès ; Guillaume Carbou est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bordeaux ; Laure Teulières est maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université Toulouse Jean-Jaurès. Tous trois sont membres de l’Atécopol, collectif de chercheuses et de chercheurs réfléchissant à la question écologique.
« Chronotopie » désigne le caractère indissociable des relations que nous entretenons avec le temps et l'espace mais qui sont vécues différemment d'une société à l'autre. Ainsi, au Brésil, pouvons-nous parler d'un espace par excès et d'un temps par défaut, un rapport qui s'inverse au Japon. Quant à la Chine, elle présente une congruence entre l'espace (immense, comme au Brésil) et le temps (long, comme au Japon). Cette chronotopie est ensuite questionnée à travers trois formes artistiques (littérature, cinéma, théâtre) qui explorent des virtualités et inventent des possibles. Énoncées avec clarté, ces réflexions inédites permettent de mieux comprendre la complexité des sociétés contemporaines.
Le travail détermine les personnes avec qui nous passons la plupart de notre temps, alimente nos valeurs morales et politiques, façonne nos perspectives d'avenir.
L'histoire des premiers homo sapiens révèle pourtant un monde où le travail ne jouait pas ce rôle primordial. Pourquoi travaillons-nous autant ? Comment le travail a-t-il pu façonner à ce point notre évolution ? Pour répondre à ces questions, il faut s'aventurer au-delà de la science économique et pénétrer dans le monde de la physique, de la biologie de l'évolution et de l'anthropologie.
James Suzman propose une nouvelle histoire du travail et déconstruit nos représentations ordinaires en s'appuyant sur vingt-cinq ans de recherches, à l'interface entre les tribus de chasseurs-cueilleurs, les premières sociétés agricoles et le monde industrialisé. Il révèle comment les révolutions technologiques successives ont déformé notre conception de l'effort et de la récompense, engendrant une série de problèmes sociaux, économiques et environnementaux.
On comprend dès lors que l'émergence de l'intelligence artificielle et la perspective d'une automatisation généralisée constituent un point d'inflexion sans précédent dans notre histoire, susceptible de transformer en profondeur nos sociétés laborieuses, et révélant l'urgence de réinventer notre rapport au travail.
Aboutissement de 25 ans de réflexion et d'engagement, ce livre est déjà un classique dans le monde entier. C'est sa première traduction en France. Il s'attache à décrire les violences systémiques faites aux femmes, à montrer qu'elle est le terreau de toutes les autres formes de violence, et à dégager les conditions d'une politique au féminin. Son autrice est une des très grandes spécialistes actuelles des violences raciales et des violences de genre. Ce sont ses écrits qui ont inspiré les flashmobs qui se sont propagés sur les réseaux sociaux, après l'affaire Weinstein, avec le chant "El violador eres tu" ("Le violeur c'est toi").
Pour les Syriens aux prises avec la violence déchaînée qui suivit la révolution de 2011, le monde est ce qui a fait silence et détourné les yeux pendant le crime. Pour ceux qui furent livrés à un long abandon, politiquement concerté et socialement consenti, le monde est le lieu d'un dégoût sans fond : une coalition de nihilismes conduisant au pire, qui a réduit à rien leur combat, à l'image des villes fantômes et des corps pulvérisés sous les bombes. Composé de huit textes écrits entre 2017 et 2022, ce livre adopte une approche anti-nihiliste face à ce monde défait, évoquant des formes différentes de destruction et de résistance.
A l'heure où, enfin ! la crise sanitaire semble derrière nous, nous sommes nombreux à éprouver, outre un grand soulagement, le besoin d'une première prise de recul, d'un premier bilan critique. Que s'est-il donc passé ? La pandémie a mis à mal nos sociétés à l'échelle mondiale, en leur imposant une épreuve très rude à bien des égards. Mais comment avons-nous réagi ? L'avons-nous fait de manière juste ?