Considérées à tort comme une pollution alors qu'elles n'en sont que le symptôme, les algues nous offrent en réalité un champ d'innovation infini et des solutions concrètes pour répondre aux grands défis de notre époque : nourrir les hommes, remplacer le plastique, décarboner l'économie, refroidir l'atmosphère, nettoyer les océans, reconstruire les écosystèmes marins, nous soigner et fournir des revenus aux populations côtières...Et si les algues étaient l'avenir de l'homme ? Face aux crises démographique, économique et climatique, ce trésor oublié pourrait bien être la solution.Un ouvrage passionnant écrit par un expert pour enfin croire en des lendemains meilleurs.
Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) est un économiste mathématicien considéré comme l'un des fondateurs du mouvement décroissant. Né en Roumanie, il étudie les mathématiques à Paris, puis part à Harvard où il met à profit ses connaissances mathématiques pour proposer une autre vision de l'économie. Critique de l'économie néoclassique et de la notion de croissance, il y substitue la bioéconomie qui prend notamment en compte l'épuisement des ressources. Il appelle ainsi dès les années 1960 à une réforme profonde de la science économique.
Sylvie Ferrari remet ici en avant ce penseur hors du commun, économiste écologiste avant l'heure qui a offert à la décroissance un cadre conceptuel et théorique pour accompagner un changement de société aujourd'hui plus que nécessaire !
«Il est plus économique de produire de façon écologique.» Ce credo à contre-courant de l'entrepreneuriat traditionnel guide Emmanuel Druon pour transformer l'usine Pocheco depuis 1997.
Alors qu'aujourd'hui l'économie est construite autour de la rentabilité à tout prix, Emmanuel et ses équipes ont fait le pari de privilégier le soin de la planète et des êtres humains. Autonomie en eau et en chauffage, panneaux photovoltaïques, recyclage, reboisement, toit végétalisé, phytoépuration, isolation, suppression des produits polluants : une stratégie globale est mise en place pour limiter au maximum l'impact de l'activité sur la biosphère. Et les résultats économiques sont au rendez-vous.
Ce livre, actualisé en 2021, est le récit vivant de cette aventure depuis son commencement. Avec conviction, humour et précision, Emmanuel Druon démontre à quel point il est indispensable - et efficace ! - de penser le développement de l'industrie autrement.
Les sociétés industrielles ne peuvent plus aujourd'hui s'ériger en modèle de développement. Avant même de détruire, pour l'ensemble des peuples, les équilibres environnementaux, elles se sont engagées dans une forme de déshabitation du monde qui compromet le maintien des formes humanisées de la vie. Sur cette question fondamentale, les systèmes de pensée qui ont fleuri au Sud du Sahara nous apportent un éclairage indispensable - et des pistes de réflexion. Ils nous offrent une leçon précieuse sur une notion marginalisée dans le Droit occidental, mais centrale dans ces systèmes : l'inappropriable.
La Terre y est en effet placée hors de tout commerce. Envisagée comme une instance tierce, libre et souveraine, garante des interdits fondamentaux, elle n'appartient qu'à elle-même.?Forgée au creuset du rite, cette conception organise toute la vie de la communauté et le partage du sol. Elle est par là même contraire à nos fictions juridiques et économiques qui permettent d'agir comme si la terre était une marchandise circulant entre propriétaires privés, et qui ont pour effet de nous déterritorialiser. Aussi, elle permet un autre mode d'habiter le monde. Cet ouvrage entend montrer quelques voies offertes par des sociétés africaines pour repenser le rapport à la Terre et redonner dès lors un futur aux générations à venir.
L'enseignement le plus profond de la catastrophe écologique mondiale en cours est une inversion historique du sens même de l'utopie. À l'origine, ce terme qualifiait les projets sociopolitiques qui ne pourraient trouver de lieu (topos) en ce monde pour se réaliser. Mais aujourd'hui, c'est le monde lui-même, condition de tous les lieux, qui s'apprête à devenir impossible, parce que la transformation du capitalisme en consumérisme surproductiviste a fait de nos sociétés des sociétés du Désir incapables d'intégrer en profondeur un fait pourtant incontournable : l'inexorable destruction de l'équilibre de la biosphère par un mode de vie incompatible avec une Terre dont les ressources sont limitées, et le climat, modifiable. Dans ce contexte, en vertu duquel sont requises en réalité de «nouvelles Lumières», le programme de l'écologie humaine consiste en un Grand Décentrement permettant de prendre en charge la question que les marxistes n'ont pas voulu penser : celle des fondements du droit lui-même, qui sont à réinventer pour un âge écologique de la pensée et de l'action politiques.
Le mouvement pour une frugalité heureuse et créative, initié notamment par des architectes et des urbanistes, milite activement pour une refonte totale de notre rapport à l'aménagement du territoire qui, jusqu'à présent, dans une logique de croissance matérielle, a gaspillé une grande part des ressources naturelles du globe, détruisant par la même occasion la biodiversité et certaines communautés et cultures humaines. Il s'agit dès lors de sortir de cette logique productiviste de l'aménagement à tout va des territoires pour promouvoir à l'inverse un ménagement prenant soin des ressources et des vivants, humains et non-humains. L'unité fondamentale de ce nouveau paradigme est la commune, échelle à laquelle les auteurs estiment que peut s'exprimer au mieux l'intelligence collective.
Bien plus qu'un ebook, le livre peut être un support écologiquement vertueux.
Mais depuis vingt ans, l'objet livre et ses usages se sont industrialisés et mondialisés - concentration du monde de l'édition, délocalisation des impressions, essor du numérique...
Cet objet manufacturé séculaire se retrouve aujourd'hui pris en tenaille entre des logiques artisanales et industrielles.
Face aux exigences nouvelles des lecteurs, des questions inédites émergent. Sur quels piliers voulons-nous construire la chaîne du livre de demain??
Entretiens, écofictions et manifestes?: des libraires, des éditeurs, des auteurs et des forestiers invitent à imaginer le livre de l'après-pétrole.
Les droits de cet ouvrage sont intégralement reversés à l'Association pour l'écologie du livre.
Protéger la nature par notre activité économique ? C'est non seulement possible, mais nécessaire. Une révolution industrielle est en marche, fondée sur une nouvelle relation au vivant. Emmanuel Delannoy en décrypte les rouages, pour les citoyens et pour les décideurs.
Notre économie actuelle ne semble plus capable de créer une prospérité partagée. La confiance n'y est plus. D'où vient le problème ?
Il y a bien sûr les excès d'une économie «hors sol», financiarisée à outrance. Mais il y a aussi l'immense majorité qui laisse faire, dépassée par un système dont les rouages nous échappent.
Chercher à comprendre, c'est déjà désobéir. Entreprendre autrement, produire autrement, consommer autrement, c'est déjà résister.
La PERMAÉCONOMIE propose un nouveau paradigme qui intègre et met en cohérence l'économie circulaire, l'économie de la fonctionnalité, la transition énergétique et écologique pour resynchroniser économie et biosphère, et poser les bases de l'économie de demain.
Commentaires
Si votre entraineur de course à pied vous disait que vous allez améliorer de 10% vos performances chaque année, auriez-vous un doute? Et vous aurez raison : on ne peut pas progresser indéfiniment. C'est pourtant ce que nous font croire les gouvernements quand ils nous parlent de la croissance économique. Avec des images frappantes, Khan explique pourquoi le développement des deux courbes actuelles s'appliquent pour la planète comme pour le corps. La première (la théorie), une vision de l'esprit avec une progression constante et illimitée. La seconde (la réalité) où le corps, avec l'âge, va découvrir ses limites. Face à cela, il faut développer une troisième courbe de la sobriété énergétique et de l'équilibre économique, à l'intérieur des limites des écosystèmes et de la planète.
Valéry Borraz est l'un des rares artisans français spécialisé dans l'équipement de sites autonomes électriquement grâce aux énergies renouvelables. Son ouvrage est le fruit de plus de 20 années d'expérience. Publié une première fois en 2011 il a été entièrement revu et réactualisé en tenant compte des avancées techniques dans les domaines des panneaux photovoltaïques, des batteries ou encore des régulateurs et convertisseurs. C'est un livre technique et pratique à la fois, enrichis de nombreux témoignages de personnes (familles, individus, entreprises) qui vivent quotidiennement de façon autonome. Toutes les questions habituelles trouvent ici une réponse : calculer le dimensionnement d'une installation photovoltaïque, installer son éolienne, choisir les bonnes batteries... Un chapitre dédié aux équipements « embarqués » (pour camping-car, camion aménagé, tiny house, yourte, bateau...) permettra d'éviter les erreurs et de faire d'emblée le meilleur choix.
Le pétrole est une arme. Un enjeu stratégique. Une obsession. Il influence notre monde à grande échelle, celui d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
Il est source de pouvoir et de convoitise. Incontournable dans la vie politique et militaire, la simple variation de son prix bouleverse les économies, à la fois des pays producteurs, mais aussi des pays consommateurs.
Aujourd'hui, les changements climatiques et le développement des énergies renouvelables menacent le monopole du pétrole comme source d'énergie dominante. L'éolien, le gaz et le solaire risquent de bouleverser les cartes de la géopolitique mondiale. De la Chine aux États-Unis en passant par la Russie, un jeu d'alliances et de pouvoirs se redessine. De nouveaux joueurs entrent dans la danse. Il y aura des gagnants et des perdants.
De l'exploitation des premiers puits de pétrole à l'émergence des énergies renouvelables, cet essai offre un regard lucide sur les enjeux, les conflits et les défis qui attendent les générations présente et future.
30 mots pour comprendre l'action climatique... et agir !
Certains mots sont complexes : albédo, forçage radiatif, puits de carbone... D'autres sont d'un usage courant dans le débat public : urgence climatique, empreinte carbone, transition énergétique... Nous les utilisons souvent, mais en avons-nous une définition partagée ?
Christian de Perthuis nous propose de découvrir et de comprendre le climat à travers 30 mots incontournables, classés selon 4 grands angles d'approche : - scientifique : les bases actualisées grâce au 6e rapport du GIEC;
- technique : les différentes options permettant d'agir face au réchauffement.;
- économique : le fonctionnement économique des sociétés;
- politique : les orientations politiques qui déterminent les modèles économiques.
Ce livre est une invitation à parler "climat" en connaissance de cause, pour mieux comprendre et agir face au réchauffement global.
Présentation du livre :
Au moment où l'économie mondiale est traversée par une succession de crises d'ampleur et d'intensité sans précédent, les produits de proximité suscitent un intérêt grandissant. Pour faire face aux risques induits par la mondialisation des échanges et la spécialisation géographique du travail, la relocalisation des activités de production est aujourd'hui plébiscitée. Dans l'agroalimentaire, la pandémie a donné un nouveau souffle aux « circuits courts » qui cherchent à réduire la distance marchande entre agriculteurs et consommateurs. Ce livre restitue le processus d'institutionnalisation de ces marchés ainsi que les multiples investissements dont ils font l'objet.
L'enquête sur laquelle se base cet ouvrage pointe dans un subtil jeu d'échelles un phénomène paradoxal : l'intervention d'un certain nombre d'intermédiaires comme condition de félicité de marchés qui valorisent un rapprochement entre les agriculteurs et les consommateurs. Elle montre à quel point le succès des « circuits courts » s'explique par l'intervention de militants, chercheurs, et agents du ministère de l'Agriculture qui, souvent malgré eux, participent dans le même temps à leur réappropriation par les acteurs centraux du secteur agricole.
Points forts de l'ouvrage :
Il est basé sur une enquête multi-située associant méthodes qualitatives et quantitatives il porte sur les marchés de proximité que la crise actuelle a replacé au coeur de l'actualité il offre un regard original sur les « circuits courts alimentaires » qui plébiscitent un rapprochement entre les agriculteurs et les consommateurs.
Enfin, l'ouvrage révèle les conditions de réussite de ces circuits, tout comme leurs limites et invite ainsi à questionner la portée de cette proximité retrouvée dans d'autres secteurs, y compris ceux qui relèvent de l'industrie manufacturière Biographie de l'auteur :
Jean-Baptiste Paranthoën est post-doctorant à l'Université de Reims Champagne Ardennes. Membre du Centre d'Etudes et de Recherches sur les Emplois et les Professionnalisations et associé au Centre d'Economie et de Sociologie Appliquées à l'Agriculture et aux Espaces Ruraux, ses travaux portent sur les modèles de développement économique alternatifs.
Répondre à l'urgence écologique et climatique place le secteur de la construction et de l'aménagement face à d'immenses défis. Gros consommateurs d'espace et de ressources, ces derniers doivent évoluer pour réduire leur impact écologique. Une évolution qui passe non seulement par des améliorations en termes d'isolation, d'orientation, de modes de chauffage, etc., mais qui doit aussi prendre en compte d'autres éléments décisifs comme la localisation et les modes de transport. L'habitat doit être pensé de façon globale pour s'adapter à la diversité des ressources, des besoins locaux, des aléas climatiques et des modes de vie. Mais comment faire ? Quels moyens humains et financiers mettre en place pour y parvenir ? Autant de questions auxquelles tente de répondre l'auteur de cet ouvrage.
« Rien ne sera plus comme avant », nous dit notre président : et l'on voit en effet déjà se profiler leurs réponses à la crise actuelle, couplant une fusion encore plus complète entre l'Etat et le capital financier avec une accélération du cours autoritaire et technomaniaque du capitalisme de surveillance. Avec Attac, de nombreux contributeurs ont souhaité apporter leur expertise à cet ouvrage collectif : Dominique Méda, Manuel Domergue, Clément Sénéchal, Amélie Canonne, Virginie Maris, Jean-Louis Laville, Laurence de Cock, etc.
Le premier manuel de cours sur l'économie écologique ! L'économie écologique est un domaine d'analyse et une source de recommandations désormais largement reconnus au plan international à travers la publication de la revue Ecological Economics et la tenue régulière de grands congrès internationaux, organisés notamment par la Société européenne d'économie écologique. En outre, un nombre croissant d'enseignements universitaires portent, entièrement ou partiellement, sur cette approche.
Cet ouvrage montre la perspective critique dont est porteuse l'économie écologique. Il comporte deux grandes parties :- la première porte sur l'histoire de l'économie écologique, ses assises épistémologiques, ses objets et ses principes fondamentaux.- la deuxième traite des grandes perspectives macroéconomiques et sociales que dessine l'économie écologique, de la manière dont elle envisage de peser sur les évolutions nécessaires en matière de production et de consommation. Elle aborde également les enjeux liés aux innovations sociales et aux transformations, à l'évaluation,ainsi qu'à la place et au rôle des institutions démocratiques en matière de prise de décision collective.
Ce livre s'adresse aux étudiants en Licence 3, Master 1 et 2 en économie et sciences sociales, mais aussi aux doctorants en économie écologique et en études de l'environnement, ainsi qu'à tout enseignant qui désire intégrer une perspective d'économie écologique dans l'enseignement universitaire.
Le droit de l'environnement est une matière désormais reconnue. Après les lois sur la transition énergétique et la diversité biologique, il intègre et imprègne toutes les autres branches du droit, du droit de la construction au droit des transports en passant par le droit de l'urbanisme et le droit économique.
La 11e édition du Droit de l'environnement expose, comme les précédentes, les sources et les principes de la matière, analyse le droit de la protection de la nature, de l'eau et de l'air, les grands traits du droit de l'énergie et du changement climatique, et les différents régimes qui gouvernent nos sociétés de marché dans un contexte de « développement durable ».
Elle intègre les réformes récentes touchant le domaine et resitue les grands enjeux des dix prochaines années dans leur contexte international et européen, mais aussi philosophique, politique et économique.
Chaque propos est illustré par des exemples permettant d'appréhender la matière à partir de cas emblématiques et concrets.
L'ouvrage est destiné tant aux étudiants juristes et politistes de master qu'aux étudiants de toutes les disciplines désireux de s'initier aux arcanes du « développement durable », ainsi qu'aux avocats et autres praticiens du droit et aux associations ou aux élus.
En France, la consommation représente 55 % du PIB, l'essentiel des dépenses des ménages, mais aussi une source de plaisir et de distinction sociale. Mais la société de consommation occupera-t-elle toujours autant de place dans nos vies à l'avenir ? En effet, les consommateurs se rendent de plus en plus compte que le rêve du «toujours plus» a une contrepartie : des dépenses croissantes et des impacts environnementaux, sanitaires et sociaux majeurs. Cette prise de conscience, amplifiée par la crise sanitaire, entraîne une défiance croissante envers les produits et les entreprises qui les commercialisent.
En réponse, un nouvel idéal émerge, celui d'une consommation « responsable ». Derrière ce terme générique sont regroupées des pratiques très différentes, dont certaines conduisent à repenser radicalement notre rapport à la consommation, voire à nous en libérer.
Cet ouvrage propose de faire le point sur ces pratiques et identifie différentes étapes pour aller du toujours plus au toujours moins et mieux. Mais il en analyse aussi les limites : déceptions, émergence d'une nouvelle « charge écologique » pour les mères de famille, voire burn-out pour certains des plus convaincus. Ces pratiques amènent en tout cas à s'interroger sur la place que la consommation pourrait à l'avenir occuper dans nos sociétés : quels imaginaires et modèles alternatifs mettre en place, quel rôle assigner aux pouvoirs publics et aux entreprises pour que les consommateurs de demain puissent enfin conjuguer au mieux nécessités économiques, préoccupations environnementales et aspirations personnelles ?
La crise du coronavirus et les mesures de confinement ont mis en évidence les fragilités d´un système qui ne garantit pas la nourriture à tous, encore moins la nourriture de qualité. La désorganisation des grandes institutions a livré les plus précaires à eux mêmes. Elle réactive du même coup une exigence qui monte en puissance depuis plusieurs mois : à savoir celle d´une sécurité sociale de l´alimentation, comme il existe une sécurité sociale de la santé. Sa mise en oeuvre impose de remettre à plat tout un système aujourd´hui piloté par l´agro-industrie et qui a fait de la pauvreté un de ses rouages autant qu´un de ses débouchés, et de la privatisation des ressources une de ses raisons d´être. Elle implique aussi de réinterroger notre fonctionnement démocratique qui continue d´écarter les femmes de prises de décisions dont elles sont, au quotidien, les premières à assumer les conséquences.
Que peut signifier la prospérité dans un monde soumis à des limites environnementales et sociales ? Dans cette édition substantiellement revue et réécrite, Tim Jackson apporte la démonstration que la mise en place d'une économie « post-croissance » est une tâche à la fois précise, définissable et chargée de sens. La publication de Prospérité sans croissance a marqué une étape cruciale dans le débat sur le développement durable.
Dans cette édition substantiellement revue et réécrite, Tim Jackson apporte la démonstration que la mise en place d'une économie « post-croissance » est une tâche à la fois précise, définissable et chargée de sens.
Sept ans après sa première publication, Prospérité sans croissance n'est plus un scénario radical chuchoté par quelques marginaux, mais une vision incontournable du progrès social dans le monde de l'après-crise. Donner une forme concrète à cette vision est la tâche la plus urgente de notre époque.
Pour contenir le réchauffement en dessous de 2° C, il faut changer les règles du jeu économique. Les instruments à utiliser concernent le climat, mais aussi la justice sociale et les autres facettes de la crise environnementale. Le recours aux énergies fossiles a été à la source de la croissance du XXe siècle et de ses impacts sur la planète. La sortie du règne des fossiles sera la grandeaffaire du xxie siècle. Cette transition énergétique a démarré, mais elle ne met pas nos sociétés à l'abri du risque climatique. En effet, son rythme n'est pas en phase avec le tic-tac de l'horloge climatique et elle ne permet pas de faire face à l'appauvrissement du milieu naturel qui réduit sa capacité d'absorption du CO2.
Pour viser la neutralité carbone, il convient d'opérer une double mutation : accélérer la transition énergétique en désinvestissant des actifs liés aux énergies fossiles et protéger les puits de carbone terrestres et océaniques en investissant dans la diversité du vivant. Il faut simultanément se préparer au durcissement des impacts du réchauffement, inévitables compte-tenu du trop-plein de gaz à effet de serre déjà accumulé dans l'atmosphère.
Au-delà des constats solidement documentés, la thèse de l'auteur est que lechangement climatique va contraindre nos sociétés à remettre en cause leurs modèles de croissance. Pour opérer ces mutations, il convient d'introduire une tarification carbone à grande échelle et des normes contraignantes. Pour mobiliser l'action du plus grand nombre, ces nouvelles régulations devront répondre à des critères rigoureux de justice climatique.
Sous pression des grandes transitions, l'architecture est face à de nouveaux défis : réadapter l'habitat au changement climatique et à l'urbanisation grandissante, réguler l'emploi de la matière et de l'énergie, écouter les besoins des sociétés... Repenser les ressources de l'architecture est indispensable, qu'elles soient matérielles et immatérielles (temps, dialogue interdisciplinaire avec les sciences, flux naturels et artificiels, connaissance des communautés in situ, droit...). Ces ressources inépuisables renouvellent la formation et la pratique de l'architecte.