«Poutine est un homme qui au XXI? siècle mène une guerre du XX? pour atteindre des objectifs du XIX?.» La polémique est un genre dont je me méfie vivement, et que je pratique avec parcimonie. Je n'ai jamais pensé que le fait d'avoir écrit des livres, d'être considéré, d'une certaine manière, comme une personne publique, donnait le droit d'exprimer ses opinions à tout vent. Mais parfois l'on n'a pas le choix ; parfois, le silence équivaut à la complicité. Lorsqu'un pays en agresse un autre, comme la Russie a agressé l'Ukraine ce 24 février 2022, se taire serait faire le jeu de l'agresseur, serait trahir l'agressé. Cela vaut d'autant plus lorsqu'on a passé des années dans les deux pays, lorsqu'on y a des amis, des deux côtés. Pour les uns, comme pour les autres, il importe de choisir son camp. J.L.
Janvier 2014, en Russie, les hauts fonctionnaires, les gouverneurs, les cadres du parti Russie unie reçoivent un singulier cadeau de Nouvel An de la part de l'administration présidentielle : des ouvrages de philosophie ! Des oeuvres de penseurs russes du XIXe et XXe siècle.
Si Gogol revenait, il décrirait ces imposants personnages en train de peiner sur la lecture de pages emplies de spéculations sibyllines. Le président lui-même a récemment cité ces auteurs dans des discours décisifs, et il faut essayer de comprendre ce qu'il a voulu dire. Les plus persévérants trouvent d'ailleurs dans ces livres des formules qui résonnent étrangement, et sentent comme une concordance des temps...
Dans cet essai, Michel Eltchaninoff tente de répondre à la question que chacun se pose depuis l'annexion de la Crimée, l'intervention en Syrie, et plus encore en 2022 : qu'est-ce que Poutine a dans la tête ?
Alors que les circonstances devraient y conduire, l'écologie ne parvient pas à s'imposer comme la force politique dominante du xxie siècle. Les signaux d'alarme concernant les destructions de l'environnement n'ont jamais été aussi forts, le climat est désormais une des principales préoccupations des Français, et pourtant... Alors que les activistes demandent aux gouvernements d'agir davantage pour le climat, les résultats des élections envoient un tout autre signal aux dirigeants.
Cet ouvrage expliquer les raisons de cette apparente contradiction, et pointe les limites de la démocratie représentative dans sa capacité à mener des politiques transformatrices pour la protection du climat ou de la biodiversité. S'il existe un large consensus dans la société pour reconnaître la situation alarmante de l'état de l'environnement, ce consensus disparaît dès qu'il s'agit d'évoquer les solutions, et fait volontiers place aux caricatures ou aux indignations stériles.
Si la démocratie représentative apparaît comme une impasse, la situation n'est pas désespérée pour autant : la démocratie ne se réduit pas aux élections, et l'ouvrage montre comment le changement peut advenir en explorant d'autres voies... sans passer par une « dictature verte ». A condition d'avoir les yeux grand ouverts sur les raisons pour lesquelles nous échouons.
François Gemenne enseigne les politiques du climat et des migrations dans différentes universités, notamment à Sciences Po Paris et à l'Université Libre de Bruxelles, et est chercheur du FNRS à l'Université de Liège, où il dirige l'Observatoire Hugo. Chez Fayard il a publié On a tous un ami noir (2020).
La censure de l'ensemble des médias russes, phénomène qui n'avait pas d'équivalent en France depuis au moins la guerre d'Algérie, nous ramène au temps des ciseaux d'Anastasie de la guerre de 14, des « bobards » pour l'arrière et de la propagande de guerre, alors que c'est précisément dans ces temps critiques que nous aurions le plus besoin d'informations.
Heureusement, contrairement aux médias en ligne, les livres ne sont pas - encore - brûlés en place publique. Les dix-sept auteurs de cet ouvrage se sont donc réunis ici pour porter un regard critique sur nos médias dominants et rétablir les faits concernant la Russie actuelle, la russophobie, la guerre en Ukraine, ses origines, les sanctions qui se retournent contre nous-mêmes, le tournant monétaire, politique, géopolitique actuel.
Ce livre ne donne pas en exemple le système politique ayant Vladimir Poutine à sa tête. Il n'est pas pro-russe, il est pro-vérité. Il ne prône aucune guerre mais rappelle, comme le disait Goya que « le sommeil de la raison enfante les monstres » et que, plus que jamais, nous avons besoin d'analyser et de comprendre.
Journaliste, écrivain, professeurs d'université, médecin, essayiste, énarque, professeur de philosophie, professeur d'histoire, ancien ambassadeur, avocat, collaborateur de l'ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d'ATTAC, animateur d'une émission de radio, animateur d'une chaîne de télévision, ancien membre d'un service de renseignement stratégique, ces dix-sept intellectuels de plusieurs continents se sont réunis ici pour nous parler et déchirer le voile de la censure.
Ce livre donne des clés pour déchiffrer non seulement les faces cachées de Poutine mais aussi les aléas de ce nouveau monde. Il est le résultat d'une longue enquête qui devait être publiée plus tard, mais les événements tragiques en ontaccéléré la parution.
L'auteur, qui a connu Vladimir Poutine, aide à comprendrece qui se trame dans l'esprit du dirigeant russe. VladimirFédorovski voit en lui cinq hommes qui façonnent le leader guerrier d'aujourd'hui : l'enfant meurtri, le sportif tacticien, l'espion fourbe, l'homme politique blessé et le tsar fantasmé. Ce qui arrive est d'une gravité pire que la guerre froide car il y avait des lignes rouges à ne pas franchir.
On assiste à un grand mélange entre propagande et politique réelle ; on ne parle plus le même langage ; on joue perdant perdant. Pour reconstruire, il faut tenir compte dne erreur fondamentale qui remonte à la fin de la sortie du communisme : les Occidentaux ont refusé d'associer la Russie au monde libre. On a marginalisé la Russie, on l'a humiliée même, et on le paie très cher aujourd'hui.
De mère russe, de père ukrainien, l'auteur est doublementdéchiré. Il a le sentiment que tout le sens de sa vie diplomatique comme fossoyeur de la guerre froide a été anéanti.
« J'ai croisé la route de Vladimir Poutine à plusieurs reprises dans ma vie. J'étais bien loin de me douter que cet homme sans envergure accéderait un jour au pouvoir suprême. »Ancien officier supérieur du KGB, Sergueï Jirnov décrypte les enjeux cachés d'une guerre que personne n'avait vu venir. Il dévoile ce qui avait vocation à rester secret : la mécanique qui nous a menés au bord de la guerre nucléaire.À travers ce récit vertigineux apparaît la personnalité impénétrable du tsar du Kremlin. Des morts suspectes aux protocoles secrets de la dissuasion, de l'analyse des sanctions économiques au contentieux historique entre la Russie et l'Ukraine, Sergueï Jirnov nous fait pénétrer dans les coulisses du vrai pouvoir. On y découvre avec stupéfaction les obsessions et les rancoeurs du despote, ses multiples fautes stratégiques, la politique provocatrice de l'OTAN et l'attitude ambivalente des Européens.Est-il encore temps, pour sortir de ce redoutable engrenage, d'éliminer Poutine ?Un document exceptionnel à la fois fascinant et inquiétant.Sergueï Jirnov est un ancien officier supérieur du service des clandestins, le plus prestigieux du KGB. Il a rencontré Vladimir Poutine au sein de l'institut Andropov qui formait les futurs éléments opérationnels. Expert de la Russie, il connaît bien la France dont il parle la langue. Il est l'auteur de trois livres dont le dernier est L'Éclaireur.
La guerre contre l'Ukraine dans laquelle Poutine a entraîné la Russie soulève la question des causes de cette politique et de l'absence d'une réaction massive de la population russe susceptible de renverser le régime de Poutine.
L'univers du pouvoir russe, entre complots et tentatives de coup d'état.
La chronique de Moscou est emplie de grandeur et de sang, de complots, de folies et de mystères. Dans ce livre, Vladimir Fédorovski nous dévoile les coulisses du Kremlin, de la fin du stalinisme aux années Poutine. Sa longue familiarité avec les arcanes politiques lui a permis de recueillir des témoignages inédits et de se plonger dans des archives confidentielles. C'est ainsi qu'il nous conte aussi bien l'histoire de l'espionnage russe en Occident, avec ses épisodes parfois comiques, que les secrets du pouvoir suprême où certains accédaient à la gloire, tandis que d'autres finissaient en exil ou en prison.
La première partie du livre entraîne le lecteur dans le «labyrinthe communautaire» décrit avec concision et clarté par un praticien de longue date des Institutions européennes. «Il n'y a rien de bon dans le Traité de Lisbonne», écrit l'auteur précisant que «si les législateurs votent les lois, on ne peut pas dire qu'ils légifèrent» car le pouvoir appartient aujourd'hui à des comités inconnus du grand public. Le coeur du livre est consacré aux lobbyistes, expliquant qui ils sont, quelle est leur légitimité et comment ils travaillent. Très élogieux sur l'organisation des ONG, leur capacité d'anticipation, leur maîtrise des réseaux sociaux, leur activisme, l'auteur rompt avec l'idée reçue selon laquelle les lobbys industriels règneraient en maîtres à Bruxelles. Sur la défensive, trop fragmentés, piètres communicants, ils subissent - sauf rares exceptions - défaite après défaite. Le rythme du livre, son intérêt et sa clarté, sont dispensés par des exemples connus du grand public les pesticides, le glyphosate, l'agriculture, la voiture électrique, le pacte vert, mais aussi le Brexit, le siège du Parlement européen à Strasbourg et cette bataille du nucléaire et du gaz contre la «taxonomie». Dans sa phase terminale, le livre répond aux vraies questions qui se posent à propos de l'Europe : l'UE à 27, déjà très diluée par le nombre excessif d'États membres, peut-elle sans dommages s'étendre à 35 avec l'Ukraine et la zone des Balkans? La disparité des situations économiques entre les pays vertueux et les pays dépensiers peut-elle durer sans compromettre la viabilité de l'Euro?
Raconter l'histoire de Volodymyr Zelensky, c'est raconter celle de l'Ukraine et des Ukrainiens.
Volodymyr Zelensky, dit « Vova », est issu d'une famille d'intellectuels juifs laïques. Il naît dans une Ukraine socialiste et soviétique, à Kryyi Rih, connue pour ses usines de métallurgie et sa mauvaise réputation. Au moment de l'indépendance en 1991, des milliers d'ouvriers se retrouvent au chômage et la jeunesse désoeuvrée sombre dans la délinquance. C'est par la comédie que Volodymyr cherche à fuir la tristesse industrielle et la violence de sa ville natale. Les modèles du jeune Zelensky sont occidentaux, Benny Hill et les Monty Python. Avec ses amis de lycée, il monte bientôt sa société de production Kavartal 95, du nom du quartier où il a grandi. Elle connaît un immense succès, mais après la Révolution de Maïdan et les représailles infligées par le Kremlin en Crimée et dans le Donbass, il décide de couper tout lien avec le marché russe. Comme nous le rappelle « Zelensky chef de guerre », Vladimir Poutine a toujours maté dans le sang les élans d'autonomie d'anciennes nations soviétiques. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Volodymyr a choisi d'incarner un professeur d'histoire dans son plus grand succès, la série "Serviteur du peuple". L'histoire, c'est également l'une des obsessions de l'homme fort du Kremlin qui assène sa propre version des faits sur l'époque de la Rus' de Kiev : l'invasion du 24 février n'ayant pour but que de recréer la Grande Russie.
Faire le portrait de Volodymyr Zelensky, c'est aussi évoquer son identité juive et aborder la question de l'antisémitisme dans l'histoire de l'Ukraine, que Vladimir Poutine dit vouloir dénazifier. C'est faire la lumière sur ses zones d'ombre, comme sa relation embarrassante avec l'oligarque Igor Kolomoysky, mise en évidence dans la fuite des Pandoras Papers. C'est analyser le flou qu'il a intentionnellement entretenu entre le candidat réel et le personnage virtuel qu'il incarnait à l'écran, ambiguïté dont il s'est servi comme arme de communication, jusqu'à ce 24 février 2022 où tout a basculé, lorsque la Russie a envahi l'Ukraine. Zelensky joue désormais le rôle de sa vie, celui que Vladimir Poutine lui aura tragiquement donné.
Dans ce récit personnel cinglant, l'économiste mondialement connu Yanis Varoufakis nous révèle l'agenda caché de l'Europe, à travers le récit de son combat perdu pour la restructuration de la dette grecque. Que s'est-il alors vraiment passé dans les coulisses du pouvoir ? Quels furent les échanges à huis clos entre les hauts responsables européens ? Ils se révèlent la plupart du temps stupéfiants par leur cynisme, leur mauvaise foi et leur duplicité...
Traduit de l'anglais par Cécile Dutheil de la Rochère avec Abel Gerschenfeld.
Ce tome 2 des écrits, discours et entrevues de Vladimir Poutine reprend la pensée du chef de l'État russe de son élection à la présidence, en mars 2000, jusqu'au lendemain du 11 septembre 2001. Cette période est marquée dans l'histoire de l'action politique de Vladimir Poutine par des réformes de structure de la Russie. Après la période chaotique des années Eltsine et les hésitations sur la stratégie à adopter à la fin des années 1990, Vladimir Poutine fait le choix de l'assainissement financier, des mécanismes de marché, de la pacification mémorielle et du règlement à long terme de la question tchétchène.
Même si cette période est tournée vers les réformes, le chef de l'État russe commence à poser les premiers jalons de son action internationale : affirmation de la puissance russe, rééquilibrage de la diplomatie entre occident et orient, volonté de trouver une place digne à la Russie dans le système économique mondial en voulant être un partenaire crédible pour les milieux d'affaires européens et occidentaux.
Le choix d'arrêter ce volume au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis qui marquent la fin des grandes réformes intérieures et le début d'une politique extérieure de recherche active du consensus avec l'occident.
Le concept de «reconnaissance» est aujourd'hui essentiel à notre identité politique et culturelle : il recouvre des exigences aussi diverses que celles de se respecter mutuellement comme membres égaux d'une communauté de coopération ; de garantir une reconnaissance inconditionnelle à la singularité de l'autre ; ou de témoigner de considération aux minorités culturelles.Or les cultures française, britannique et allemande divergent profondément dans leur façon de concevoir le sens et le contenu de la rencontre interhumaine. Si, dans le contexte français, l'effort individuel pour acquérir un statut social ou une existence socialement assurée fait naître la crainte de la perte de soi, dans le contexte britannique, le besoin individuel d'approbation sociale dispose les sujets à exercer un contrôle moral sur eux-mêmes ; tandis que, dans le contexte germanophone, la nécessité où se trouve l'individu d'entrer dans une relation de reconnaissance réciproque ouvre la possibilité de l'autodétermination.Axel Honneth s'interroge sur le lien qui existe entre les trois approches : ne font-elles qu'éclairer différemment le même phénomène de reconnaissance intersubjective, ou bien en révèlent-elles des aspects complémentaires qui, rassemblés, fourniraient une image plus complexe de ces processus ? La reconnaissance est suivi, en annexe, de «Abolir les injustices, l'emporter sur le crime : retour sur les souces de la solidarité européenne» (traduit de l'allemand par Julia Christ).
Les appels à « refonder » l'Europe se multiplient, le désir d'une « renaissance » de l'Europe s'aiguise. Avant de réinventer l'Europe, ne faut-il pas comprendre quand, où, comment et par qui elle a été inventée ?
Qu'elle soit saisie comme un continent, une région, une civilisation, une idée, un faisceau de valeurs et de droits, une religion, une pluralité de langues, un mythe, un ordre ou une culture juridique, une structure composée d'institutions et d'un régime politiques, un éventail d'organisations internationales, un ensemble de sciences et de techniques, et bien d'autres choses encore, l'Europe est un sujet de recherche dans de multiples champs.
Cet ouvrage en témoigne et prend une résonance particulière alors que notre continent est rattrapé par la guerre.
Chaque 8 mai, la Russie célèbre la « Grande Victoire » de la Seconde Guerre mondiale. Des défilés sont organisés partout en Russie mais aussi à travers le monde. Ces défilés sont ceux du « Régiment immortel ».
Pourquoi cet engouement soudain, quand la guerre est terminée depuis plus de 70 ans ? En perdant l'URSS, les Russes sont devenus une puissance régionale pauvre et mal aimée de ses voisins. Le génie de Poutine a été de redonner aux Russes la fierté de leur passé soviétique en occultant progressivement ses côtés sombres. Or la victoire sur le nazisme n'est-elle pas le moment le plus glorieux de l'époque soviétique ?
Par un tour de passe-passe, le peuple russe, qui a « gagné la guerre contre le mal absolu », devient porteur du bien absolu. Et Staline, une figure populaire, désormais préférée à Poutine et à Pouchkine.
La conscience nationale ainsi sacralisée, il n'est pas difficile à au gouvernement, qui s'appuie sur une armada de journalistes et de « technologues politiques », de convaincre le « petit peuple » que tous ses agissements sur la scène internationale et à l'intérieur du pays (aggressions contre l'Ukraine et la Géorgie, extinction de la liberté de la parole et de réunion, assassinats politiques), est légitime : le Régiment immortel ne doit-il pas rester prêt à défendre la Patrie et à écraser ses ennemis ?
L'Union européenne est un organisme complexe qui, pourtant, régit notre quotidien. Ce dépliant revient sur le fonctionnement de ce système, son impact sur notre quotidien et des anecdotes pour enfin tout comprendre à la politique. À cela s'ajoute un rappel des pays membre de l'Union.
Frédéric Pons nous propose une réflexion approfondie sur la personnalité de Poutine. Comment s'est-il imposé à la tête de l'une des premières puissances mondiales, que veut-il, que sont ses objectifs, que cachent ses stratégies ?
Sources et témoignages inédits, l'auteur nous livre une lecture rigoureuse et saisissante pour mieux comprendre et cerner cet homme mystérieux, toujours au coeur de l'actualité.
Comment définir le régime poutinien ? S'agit-il d'un autoritarisme camouflé sous des décors démocratiques ? Ou avons-nous affaire à une forme déguisée d'autocratie s'inscrivant dans la continuité de l'histoire russe ? Sommes-nous plutôt en face d'une oligarchie mafieuse ne recherchant que l'enrichissement ? En quoi le KGB a-t-il marqué de son empreinte la Russie d'aujourd'hui ? Le régime de Poutine peut-il entièrement s'identifier avec l'homme fort du Kremlin ? Lui survivra-t-il ? Quelles sont ses réserves de stabilité ? Pourquoi l'opposition russe donne-t-elle cette impression de faiblesse et de division face à un régime dont les échecs sont de plus en plus flagrants ?
Françoise Thom apporte des réponses à ces questions en se penchant sur la genèse du phénomène poutinien et en retraçant les principales étapes de la mise en place du régime. Elle met l'accent sur la place de la « com » dans l'émergence et le fonctionnement du système, montrant comment le Kremlin associe l'archaïsme avec les formes les plus avancées de la modernité. La politique étrangère de la Russie poutinienne est également analysée à travers le prisme des évolutions de politique intérieure. Ainsi apparaît le principal paradoxe de la Russie actuelle : la référence aux « valeurs traditionnelles » ou l'affirmation d'une « civilisation » russe tournant le dos à l'Occident ne sont qu'un camouflage de la passion nihiliste, très moderne celle-là, qui anime les dirigeants du Kremlin aujourd'hui, et qui exerce une influence délétère en Russie et à l'étranger.
La parole aux Ukrainien·nes?: syndicalistes, féministes, acteur·trices de la société civile, universitaires, qui parlent de leur résistance à l'agression impérialiste russe. Mais aussi des voix venues de Russie et du Bélarus. Analyses et contributions diverses éclairent les enjeux du conflit.
Depuis le 24?février, date de l'entrée des chars russes en Ukraine et du début du martyre du peuple ukrainien, les éditions Syllepse ont entrepris de traduire de nombreux témoignages et analyses d'Ukrainien·nes afin d'éclairer l'opinion publique avec le point de vue des premier·es concerné·es, et la réalité de la guerre. C'est l'essentiel de ce travail qui est publié dans cet ouvrage, dont le principal objectif est de donner la parole à celles et à ceux qui résistent à l'agression impérialiste russe.
Ils et elles nous racontent leurs combats et nous disent leurs espoirs où se dessine un horizon d'émancipation sociale et politique. Plus largement, L'Ukraine insurgée revient sur l'histoire du pays et de ses douloureuses relations avec la Russie. Enfin, la nature du régime autoritaire grand-russe et ses ambitions sont également analysées, sans oublier les voix de son opposition démocratique qui subit une sévère répression.
Livre à multiples voix, L'Ukraine insurgée nous raconte les espoirs d'un peuple qui refuse de se soumettre. De sa victoire dépend l'avenir du continent européen.
Depuis son lancement en décembre 2018, le Manifeste pour la démocratisation de l'Europe, porté initialement par une centaine d'intellectuel-le-s et responsables politiques européen-ne-s, a recueilli plus de 100 000 signatures. Nous présentons des propositions concrètes et précises pour démocratiser la gouvernance économique et sociale de l'Union européenne, lui donner les moyens d'une régulation efficace de la mondialisation (en luttant contre les inégalités et en rétablissant le pouvoir des États de lever l'impôt sur les entreprises et les ménages les plus favorisés) et permettre la transition vers un modèle équitable et écologiquement durable. Il est en notre pouvoir de transformer rapidement et en profondeur les institutions et les politiques européennes.
Manon Bouju, Lucas Chancel, Anne-Laure Delatte, Stéphanie Hennette, Thomas Piketty, Guillaume Sacriste, Antoine Vauchez.
Dans La Malfaçon, Frédéric Lordon dénonce une Europe qui se construit sans les Européens, dans le déni de toute expression des souverainetés populaires. Il est urgent de réexaminer de près l'option des monnaies nationales - pour ne pas laisser cette question à la seule extrême-droite - et de réaffirmer que défaire la monnaie européenne n'exclut nullement de continuer à oeuvrer pour l'approfondissement de tous les autres liens entre les peuples européens.
Troisième ouvrage issu de la collaboration entre Antonio Negri et Michael Hardt, Commonwealth poursuit la critique du triumvirat république, modernité et capital, en affirmant la nécessité d'instituer et de gérer un monde de richesses partagées. Le commun en question est de nature écologique mais aussi biopolitique, puisque ce sont les connaissances, langages, images, codes, affects et réseaux de communication qu'une société produit de manière collective. Face à une république devenue république de la propriété privée - tant au niveau national que global - au fil des constitutions et des grandes révolutions bourgeoises, la multitude doit apprendre à se réapproprier le commun, et devenir par là un projet d'organisation politique.
Pour ce faire la critique ne suffit pas, aussi Negri et Hardt esquissent-ils les ligne de fuite de l'alter-modernité - ces forces de résistance mais aussi de renouvellement. Negri et Hardt confient donc la lutte des classes à l'autonomie croissante du travail biopolitique. Ainsi les aptitudes économiques montrent la voie aux aptitudes politiques de la multitude. Cet ouvrage, et l'étude des manières d'instituer le commun qu'il propose, gagne une nouvelle perspective au vu des événements récents, notamment du printemps des révoltes arabes.