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Arbre Bleu
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Le PCF à Renault Billancourt : force et crise d'un symbole ouvrier (1944-1992)
Alain Viguier
- Arbre Bleu
- 28 Février 2020
- 9791090129108
L'élucidation des ressorts de l'engagement d'ouvriers dans le Parti communiste français et de son audience auprès d'eux, puis de leur dépérissement, à partir du cas spécifique mais emblématique de Renault Billancourt, tel est l'objet de ce livre. Il cherche à saisir les transformations qui affectent ces liens, ces identités et leurs emboîtements de 1944 à 1992.
Les facteurs de changement sont multiples : pratiques politiques et syndicales, évolutions du travail, mutations sociales et culturelles affectant l'insertion des ouvriers dans la société française. Quelles en sont les conséquences sur les ressorts de l'adhésion au projet politique du PCF ? Comment les identités modelées par le travail, celles portées par les ouvriers étrangers ou les femmes, participent-elles de celle du Parti communiste et de ses contradictions ? L'auteur s'efforce de traduire les relations entre les diverses composantes ouvrières de l'usine et le PCF, pour saisir comment ce dernier s'est approprié les pratiques et les aspirations des ouvriers pour asseoir son identité de parti de la classe ouvrière. Cependant, la relation ainsi construite n'étant pas univoque, il s'agit encore de saisir comment les ouvriers ont tenté de s'emparer, et avec quels succès, de la politique communiste pour faire valoir leurs aspirations particulières, et quels « désenchantements » ont pu en résulter, participant ainsi de la crise du parti dans cette usine.
Dans cet ouvrage, Alain Viguier va bien au-delà de ces seuls questionnements et nous propose en filigrane un demi-siècle d'histoire sociale d'une usine ayant occupé une place particulière dans l'industrie automobile française, devenue dès le Front populaire emblématique de l'influence ouvrière du PCF, puis de sa crise dans les années 1980. -
Nouvelle histoire de la Commune de Paris, 1871
Jean-Louis Robert
- Arbre Bleu
- Gauches D'ici Et D'ailleurs
- 16 Juin 2023
- 9791090129627
De longue date, la Commune de Paris a fait l'objet de travaux d'importance. Et le cent-cinquantième anniversaire de l'événement a apporté sa belle brassée de recherches et ouvrages nouveaux. Le livre de Jean-Louis Robert, à travers une recherche d'une ampleur exceptionnelle, apporte à l'histoire de la Commune une somme de connaissances érudites et inédites, issues d'un travail de quinze années, et propose une lecture profondément renouvelée de l'événement.
Les interprétations de la Commune de Paris ont été multiples, toutes appuyées sur des arguments solides. Relevons-en cinq, les plus significatives. La première voit dans la Commune les prémices de la révolution ouvrière, une forme de la dictature démocratique du prolétariat, étape vers le socialisme et le communisme. La seconde s'accorde avec la première sur le sentiment d'une aube, mais y voit une remise en cause immédiate de l'État et de toute forme de gouvernement, de toute domination. Une autre interprétation va mettre en avant la république, sans doute sociale, mais d'abord la république comme visée première d'une insurrection patriotique qui clôt le cycle des insurrections. Plus récemment est venue l'idée que la Commune est avant tout une insurrection de circonstances. Et la Commune devrait se comprendre plus comme accident de l'histoire qu'inscrite dans un mouvement long. Enfin la Commune peut apparaître d'abord comme un des nombreux rebonds des insurrections populaires qui marquent l'histoire de France, des communes médiévales aux gilets jaunes.
L'auteur du livre propose, dans cette somme, une lecture approfondie de cette histoire. Pour lui, c'est dans la multiplication de lignes mélodiques distinctes, de contrepoints, de variations à dégager et à croiser qu'il faut concevoir la recherche de la mystérieuse harmonie polyphonique de la Commune. Il faut dès lors aborder la Commune comme un fait historique total, social, politique, culturel, anthropologique. Usant de sources encore peu utilisées - la presse communarde a été systématiquement et entièrement dépouillée, de grandes séries d'archives ont fait l'objet d'un examen précis... -, croisant les méthodes les plus rigoureuses et les approches les plus diverses, de l'histoire des représentations morales au comptage des mariages, l'auteur reconstruit progressivement l'ensemble des interactions à l'oeuvre pendant la Commune. Pendant 72 jours, la révolution débat avec elle-même, un débat qui nous parle encore profondément, tant les problématiques des communardes et des communards résonnent avec les nôtres.
La Commune apparaît alors bien comme une oeuvre, certes terminée tragiquement, et c'est bien vers cela que l'auteur nous conduit, pas à pas, permettant à chacune et chacun de garder sa totale liberté de regard vis-à-vis de l'événement. -
L'utopie au jour le jour : une histoire des expériences coopératives (XIXe-XXIe siècle)
Alexia Blin, Stéphane Gacon, François Jarrige
- Arbre Bleu
- L'echo Social Et Solidaire
- 23 Octobre 2020
- 9791090129368
En cette période de crise économique et de remise en cause du capitalisme, la coopération revient à la mode. Mais on ignore encore beaucoup de l'histoire de ce mode d'organisation qui prétend mettre la démocratie au coeur de l'économie. Si les cadres institutionnels, et les débats théoriques que les coopératives ont suscités depuis le début du XIXe siècle sont bien connus, leur histoire pratique reste largement ignorée. Que se passe-t-il une fois franchie la porte de la cave coopérative, du magasin ou de l'atelier ? Comment s'organise, au jour le jour, le travail des coopérateurs ? Quand peut-on dire qu'une coopérative est une réussite ? Et comment ses membres participent-ils aux évolutions de la société de leur temps?
Ce sont ces questions dont traite l'ouvrage, à travers les contributions de spécialistes de la coopération du XIXe siècle à nos jours. Une vingtaine de chapitres permettent de parcourir de manière inédite le quotidien des coopérateurs de l'Europe occidentale à la Russie, en passant par les États-Unis et l'Empire britannique. En scrutant les aspects concrets de l'utopie, les textes ici rassemblés nous renseignent sur le potentiel émancipateur de la coopération. -
Un prolétariat méconnu : étude sur la situation sociale et économique des ouvriers juifs
Leonty Soloweitschik
- Arbre Bleu
- Les Passeurs
- 14 Juin 2019
- 9791090129177
« Mais y a-t-il donc des ouvriers juifs ? J'ai cru jusqu'ici que tous les Juifs étaient des banquiers. » C'est par ces mots qu'à la fin du XIXe siècle, un éminent professeur de l'Université de Genève répond à Leonty Soloweitschik venu lui soumettre le sujet de la thèse qu'il veut entreprendre sur le prolétariat juif à travers le monde. Cette croyance aussi fausse que répandue va renforcer la détermination de Soloweitschik. Il sillonne l'Europe, rassemble une documentation abondante, et soutient finalement sa thèse en 1898.
Publié la même année, ce travail présente avec une grande précision la condition des ouvriers juifs dans de nombreux pays (États-Unis, Angleterre, Pays-Bas, Russie, Roumanie...). Certaines descriptions sont inoubliables de réalisme, comme celle des tailleurs de l'East End à Londres ou celle des ouvriers diamantaires d'Amsterdam, et l'ensemble constitue une contribution majeure à l'histoire sociale des Juifs à travers le monde à la fin du XIXe siècle.
Charles Gide voyait dans ce livre un moyen efficace de « lutter contre le mensonge de l'antisémitisme ». Aujourd'hui, alors que les pires stéréotypes sont hélas loin d'avoir disparu, il a semblé utile de proposer au public une nouvelle édition de cet ouvrage devenu presque introuvable. Elle est présentée et mise en perspective par l'historien Michel Dreyfus, et suivie d'une sélection de comptes rendus publiés à l'époque en France et à l'étranger. -
Juge à Nuremberg : souvenirs inédits du procès des criminels nazis
Robert Falco
- Arbre Bleu
- 3 Septembre 2012
- 9791090129023
Robert Falco (1882-1960), chassé de la magistrature par les mesures antisémites de Vichy, apprend en juin 1945 que l'on recherche des conseillers à la Cour de cassation « parlant anglais et désirant éventuellement siéger comme juges au tribunal international en voie de création ». Il sera l'un des deux juges français au procès de Nuremberg.
Commencé en juin 1945 à Londres où se déroule la conférence chargée de créer le tribunal international, le récit de l'auteur nous conduit de Berlin en ruines à Nuremberg avant de s'achever en octobre 1946 à Prague où, invité du gouvernement tchèque, l'auteur livre ses réflexions sur le procès qui vient de se clore.
À travers ce journal sobre et alerte, illustré des dessins réalisés par Jeanne Falco, sa seconde épouse qui l'accompagna au cours de l'année passée à Nuremberg, Robert Falco nous fait découvrir les coulisses du « procès du siècle » et nous dépeint ses différents acteurs.
Surtout, et c'est là un des principaux apports de son témoignage pour l'histoire, il nous permet de prendre la mesure du peu de moyens consacrés par le gouvernement français à cet événement, au regard de ceux déployés par les trois autres pays représentés (États-Unis, Grande-Bretagne, URSS). Le journal du juge Falco éclaire ainsi de manière originale la place de la France libérée dans le concert des nations. -
Histoire et mémoire des mouvemetns syndicaux au XXe siècle : enjeux et héritages
Collectif
- Arbre Bleu
- Le Corps Social
- 23 Décembre 2013
- 9791090129078
S'il est devenu fréquent d'interroger les enjeux mémoriels ou les rapports existant entre mémoire et histoire, il est rare de voir ces questionnements appliqués aux syndicalismes. C'est l'ambitieux défi que relève cet ouvrage pionnier. Issu d'un colloque organisé à l'Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand en décembre 2012, il est structuré autour de trois grands axes : l'histoire militante du syndicalisme, les traces syndicales (à la fois objets d'histoire et sources historiques) et les enjeux des héritages mémoriels. Focalisé sur le syndicalisme des salariés, il n'en oublie pas pour autant d'autres formes de syndicalismes (agricole, étudiant), et s'intéresse à des populations engagées qui font volontiers figure de parents pauvres de la recherche (les femmes, les travailleurs immigrés...). Une autre réussite de cet ouvrage est de réunir tant des spécialistes confirmés de l'histoire du syndicalisme français que des jeunes chercheurs d'avenir. Une place est également réservée aux militants syndicaux, dans un débat fructueux avec les universitaires qui laisse augurer pour le futur des perspectives stimulantes.
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Sont-ils toujours des Juifs allemands ? la gauche radicale et les juifs depuis 1968
Robert Hirsch
- Arbre Bleu
- 31 Mai 2017
- 9791090129184
Tout ce qui concerne les Juifs est sujet à maintes discussions dans l'Europe d'après la Shoah. Ces dernières années, le débat sur l'antisémitisme a pris une ampleur considérable, le mal se manifestant à nouveau sur le Vieux Continent. En France, ce fut sous une forme meurtrière, dont l'assassinat d'enfants à Toulouse en 2012 ou l'attentat de l'Hyper Cacher en 2015. Ce livre tente, après d'autres, d'expliquer les racines de ce renouveau antisémite. Il le fait du point de vue d'un historien engagé dans la gauche radicale depuis 1968, et qui tente de comprendre pourquoi « la gauche de la gauche » s'est si peu mobilisée dans les années 2000 contre ce nouvel antisémitisme, elle qui avait proclamé en 1968 « Nous sommes tous des Juifs allemands ». Les explications ne résideraient-elles pas dans le fait que des populations nouvelles, elles-mêmes discriminées, reprennent à leur compte la haine des Juifs ? Et dans la politique de l'État d'Israël, qui viendrait perturber les combats anciens contre l'antisémitisme ?
Mais ce n'est pas la seule question qu'aborde Robert Hirsch dans cet ouvrage. Il part à la recherche du lien entre la jeunesse juive des années 1960-1970 et la gauche radicale. Intéressé par l'ampleur de la participation de ces jeunes Juifs et Juives à la radicalisation gauchiste, il tente d'en explorer les raisons. Le livre décrit également la distanciation qui s'opère entre la gauche radicale et les Juifs, ainsi que les modifications générationnelles qui l'expliquent.
Au total, un ouvrage qui, du sein de la gauche radicale, tente d'étudier l'évolution des liens forts entre elle et les Juifs, mais aussi ses hésitations à propos du retour de l'antisémitisme, en prenant garde de ne pas tomber dans les caricatures trop souvent présentées à ce sujet. Un livre qui relie une actualité souvent dramatique à une histoire plus complexe qu'on ne veut bien le dire. Une voix qui rappelle combien ce qui concerne les Juifs est au coeur des problèmes contemporains et qui affirme que la gauche radicale n'a pas le droit de s'en désintéresser. -
Les crucifiés de la terre : lettres du Brésil et d'Amérique centrale (1978-1995)
Henri Burin des Roziers
- Arbre Bleu
- Religions & Societes
- 10 Juillet 2018
- 9791090129269
Henri Burin des Roziers. Un nom associé au combat des paysans pauvres en Amazonie. L'avocat des « sans-terre ». Frère dominicain de la Province de France, arrivé sur des terres pionnières dans la forêt amazonienne en 1979, resté fidèle aux luttes des petits paysans du Para pendant plus de trente ans.
De son arrivée à São Paulo en décembre 1978 jusqu'au début de l'année 1995, Henri Burin des Roziers écrit de nombreuses lettres à ses parents, déjà âgés et très éloignés de l'univers qu'il décrit si différent du confort bourgeois parisien. Il partage avec eux sa découverte du Brésil et d'autres pays d'Amérique centrale qu'il parcourt au cours de l'année 1990, son étonnement devant les espaces à la fois immenses et isolés qu'il sillonne sans relâche. Il leur dit sa révolte face aux injustices et à la misère des habitants, son admiration pour leur courage face à la violence. Il relate ses rencontres, les moments de joie simple avec les villageois et de tensions avec les gros propriétaires et la police, les échanges avec ses frères et soeurs de lutte, ses conversations avec les évêques dont il apprécie l'humilité et l'engagement auprès des pauvres. Il ne tait pas son rejet d'une autre Église, complice des puissants, et exprime sa détermination dans les combats menés, les occupations de terre, les manifestes, communiqués et pétitions, les réunions dans les paroisses et à Brasilia, les nombreux procès contre les fazendeiros et les tueurs à gages. Il raconte son quotidien, ses attentes à la gare routière ou à l'aéroport, sa fatigue quand il écrit sur ses genoux dans un car ou à la lueur d'une chandelle, le plaisir rare d'un bon vin ou d'un repos salvateur pour mieux retourner ensuite auprès des paysans sans terre qui luttent pour leur survie.
Dans ses lettres d'Amérique latine, Henri Burin des Roziers partage avec ses parents l'immense tendresse qu'il éprouve pour ces « crucifiés de la terre ». -
Mission religieuse ou engagement tiers-mondiste ? des clercs entre Europe et Amérique Latine dans la seconde moitié du XXe isècle
Olivier Chatelan, Collectif
- Arbre Bleu
- Religions & Societes
- 6 Mars 2020
- 9791090129115
L'Amérique latine, terre de tous les possibles pour l'Église catholique ? Pendant une quarantaine d'années, le continent a fonctionné comme un aimant, attirant dans les favelas brésiliennes ou sur les plateaux andins un grand nombre de prêtres et de religieux venus de France, d'Espagne, de Belgique ou d'Italie. Certains répondent aux appels des papes Pie XII et Jean XXIII pour faire face au sous-encadrement religieux qui met en péril les efforts d'évangélisation des siècles précédents. D'autres choisissent le Brésil ou l'Équateur comme laboratoires de nouvelles expériences pastorales, portées par les vents nouveaux du concile Vatican II et de la conférence de Medellin (1968). Mais ce sont parfois les mêmes qui, partis au nom de la lutte contre le communisme, reviennent « convertis par les pauvres » ou choisissent de rester en Amérique latine, bouleversés par la foi de peuples dont ils ignoraient tout. Tout un clergé, souvent jeune, est confronté à la radicalisation politique, à la brutalité des dictatures militaires et à l'essor de la théologie de la libération. Au même moment, des évêques, des théologiens ou de simples prêtres d'Amérique latine font le trajet inverse: pour Dom Helder Câmara comme pour Gustavo Gutiérrez venus à Rome, Lyon ou Louvain, le séjour en Europe participe lui aussi à une mise à l'agenda catholique de la « question » latino-américaine.
Cet ouvrage réunit des travaux inédits de chercheurs européens et américains (du Nord et du Sud) afin de proposer un aperçu global d'engagements et de trajectoires aujourd'hui méconnus ou oubliés. Ces passeurs entre deux mondes ont fortement marqué l'histoire récente des catholiques, clercs comme laïcs, de part et d'autre de l'Atlantique. Au-delà des itinéraires individuels, le livre invite à une plongée dans un imaginaire et des pratiques militantes qui ont joué un rôle structurant dans la construction du catholicisme contemporain. -
L'internationalisme à l'épreuve des crises : la IIe internationale et les socialistes français, allemands et italiens (1889-1915)
Elisa Marcobelli
- Arbre Bleu
- Gauches D'ici Et D'ailleurs
- 27 Décembre 2019
- 9791090129092
Elisa Marcobelli a soutenu une thèse remarquée à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) dont le présent livre est issu. Étudier Les socialistes français, allemands et italiens face aux crises internationales au temps de la IIe Internationale (1889-1915), c'est en fait revenir au problème lancinant de la catastrophe initiale, la Grande Guerre, et de l'impossibilité de l'empêcher dans laquelle se sont trouvés peuples, gouvernements et partis. De grands historiens, comme Jacques Droz, Madeleine Rebérioux et Georges Haupt, ont déjà travaillé ces questions, mais les recherches d'Elisa Marcobelli permettent aujourd'hui d'aller plus loin. Non seulement elle dispose de leur acquis qu'elle connaît et maîtrise excellemment, mais elle renouvelle et rafraîchit connaissance et compréhension par une approche transnationale active. Au couple classique du socialisme français et de la social-démocratie allemande, décisif dans la perspective d'une stratégie pacifiste, du moins anti-belliciste, des socialistes, elle ajoute le cas original de l'Italie qui permet un élargissement et un décalage fructueux. Nous obtenons ainsi une étude belle et puissante, appuyée sur la connaissance directe des meilleures sources pour le socialisme de chaque pays. La réflexion, attentive et nuancée, aborde les difficultés de la période, et sait les mettre à profit pour mieux saisir la signification pour les hommes et les femmes d'alors du socialisme, de la nation et de l'Internationale. Les mots, les attentes, les sociétés ont évolué, mais les problèmes alors posés n'ont pas disparu de notre horizon.
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Camille Grousselas s'interroge dans ce livre sur la métaphysique de Jaurès, telle qu'elle s'exprime dans sa thèse et ses cours, mais aussi au fil de nombre de ses articles ou interventions publiques : métaphysique de l'espace et notion d'infini, marche vers l'unité de l'être, primat de la justice. Il confronte sa pensée à celle de ses prédécesseurs, Descartes, Leibniz, Kant, Schelling, Schopenhauer, de son contemporain Bergson comme à ses successeurs Teilhard de Chardin ou Merleau-Ponty. L'auteur situe Jaurès en regard du christianisme et de la pensée religieuse de son temps et analyse ce que signifie chez lui la contemplation en action de l'idée socialiste. Son étude débouche sur ce qu'il propose d'appeler une cosmopolitique. Le présent essai témoigne de la vitalité du débat philosophique autour de Jaurès qui ne se limite pas à son intervention politique ou sociale.
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Pas d'histoire sans archives : mélanges "secret défense" offerts à Gilles Morin
Noëlline Castagnez, Frédéric Cépède, Fabien Conord
- Arbre Bleu
- 18 Juin 2020
- 9791090129375
Raymond Aron, Eugène Baudin, Maud Champetier de Ribes, Gaston Defferre, Charles de Gaulle, Valéry Giscard d'Estaing, Maurice Grimaud, Jean Lorris, Pierre Rosanvallon, Jean-Baptiste Séverac, Alexandre Varenne, Jacques Vivez...
Les parcours et les actes de ces personnalités, militants, responsables politiques, syndicaux, fonctionnaires sont abordés dans les pages de cet ouvrage à travers leurs traces archivistiques dans des fonds publics et privés. Ils racontent les évolutions, les transformations voire les mutations de notre société, depuis le milieu du XIXe siècle, dans les champs politique, syndical, social et religieux.
Grâce à différents fonds d'archives, les attitudes individuelles pendant la Seconde Guerre mondiale, les mutations du mouvement socialiste et, enfin, les rapports entre l'État, les citoyens et la police, sont aussi réinterrogés.
Cet ouvrage collectif, placé sous le patronyme de l'historien Gilles Morin, président de l'Association des usagers du service public des archives nationales (AUSPAN), entend démontrer le rôle majeur joué par les archives dans l'écriture de l'histoire et alerter sur les menaces qui planent quant à la restriction de leur ouverture. Sans archives, pas d'histoire, ou pas d'histoire scientifique. Et pas d'histoire sérieuse, sans historiens... -
Les principes de la paix
Jean Longuet, Gilles Candar
- Arbre Bleu
- Les Passeurs
- 14 Juin 2019
- 9791090129313
Jean Longuet anime pendant la Première Guerre mondiale un courant pacifiste et internationaliste qui veut lier défense de la nation agressée et recherche d'une paix rapide et juste, en fidélité aux principes du socialisme international. Son courant « minoritaire » devient majoritaire en octobre 1918 au sein du Parti Socialiste. Dès lors, directeur du Populaire de Paris, il s'efforce de reconstruire le socialisme en France et dans le monde.
Longuet dénonce le traité de Versailles. S'opposant aux solutions de force, y compris celles du système colonial, il revendique aussi bien l'héritage démocratique et socialiste (Marx, Jaurès) que celui du libéralisme (Renan, Gladstone), actualisés par Keynes, Liebknecht et Lénine. Étonnante pour notre regard contemporain, cette synthèse est typique du « moment 1919 ». Elle ne débouche pas alors, mais informe toujours aujourd'hui le souhait d'une organisation planétaire rationnelle.
Au discours prononcé contre le traité de Versailles à la Chambre des députés le 18 septembre 1919, aussi important par ses analyses propres que par les interruptions de ses adversaires en défense des thèses nationalistes ou colonialistes, le présent ouvrage réunit une large sélection d'articles, datés de novembre 1918 à février 1920, parus dans L'Humanité et Le Populaire de Paris, présentant au jour le jour les commentaires de Longuet face aux bouleversements en cours: révolution russe, allemande, hongroise, autrichienne, revendications irlandaises et polonaises. Une tentative de reconstruction de l'Europe et du monde, inscrite dans les circonstances de l'époque, mais dont la pertinence s'est sans doute renforcée depuis la fin du bloc soviétique. Une lecture donc pour 1919 et pour 2019... -
L'autogestion en chantier : les gauches françaises et le « modèle » yougoslave (1948-1981)
Frank Georgi
- Arbre Bleu
- Gauches D'ici Et D'ailleurs
- 24 Septembre 2018
- 9791090129276
Cinquante ans après Mai 68, cet ouvrage se propose de revenir sur l'une des utopies les plus emblématiques du printemps des barricades : l'autogestion. Pendant plus d'une décennie, le mot, longtemps cantonné aux marges, s'installe au coeur des débats de la gauche française. Il s'invite dans les programmes des partis et des syndicats, nourrit les réflexions et les rêves d'un socialisme différent, fondé sur la démocratie intégrale, depuis l'entreprise jusqu'à la société tout entière. Il semble prendre corps à travers la grève des ouvriers de Lip en 1973, avant que l'engouement ne retombe à la veille de l'élection de François Mitterrand en mai 1981. Depuis quelques années, l'idée resurgit comme une réponse possible aux impasses du capitalisme contemporain.
L'autogestion n'est pourtant pas sortie tout armée de l'imagination des étudiants et des ouvriers français dans la fièvre des journées de Mai. Le « socialisme autogestionnaire » est né ailleurs, dans un pays qui n'existe plus, et son importation en France relève d'un transfert culturel. Le mot comme la chose renvoient à une expérience unique, engagée près de vingt ans plus tôt dans la Yougoslavie communiste du Maréchal Tito, au lendemain de la rupture avec Staline. Comprendre son émergence et son déclin en France sur trois décennies suppose d'écrire l'histoire du « modèle » yougoslave, aujourd'hui bien oublié, et de sa réception par les gauches françaises.
Frank Georgi, à partir d'une masse impressionnante d'archives inédites, de revues, d'ouvrages et de témoignages d'acteurs, reconstitue et explique cette fascination durable, parfois ambivalente et paradoxale, pour le « pays de l'autogestion », qui a touché nombre d'intellectuels et de chercheurs, de syndicalistes et de militants politiques, des trotskystes et des libertaires aux chrétiens de gauche, de la SFIO au PSU et à la CFDT. -
Histoire et théologie : thomistes en dialogue, XIXe-XXe siècles
Henry Donneaud
- Arbre Bleu
- 22 Janvier 2021
- 9791090129436
« Pour Henry Donneaud, la pratique de l'histoire de la théologie est un révisionnisme au meilleur sens du terme. C'est-à-dire une méthode qui n'accepte aucune idée reçue sans examen approfondi et qui revisite l'historiographie dominante, non pour la contester systématiquement et lui en substituer une autre, mais pour éviter d'en faire une orthodoxie contraignante. Son apport dominicain et thomiste contribue à rendre aux débats théologiques du XXe siècle toute leur complexité en évitant les schémas binaires et en restituant quelques-unes des nuances d'un arc-en-ciel de positions passablement bariolé. Outre la richesse en contenu de chacun de ses chapitres, telle est la salutaire leçon de méthode que ce volume administre sur preuves et sans aucun dogmatisme. »
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Camille Dufour. de l'usine à la mairie du Creusot
Stéphane Paquelin
- Arbre Bleu
- Figures Militantes
- 10 Octobre 2012
- 9791090129047
Né en 1925, fils d'un socialiste syndiqué à la CGT, Camille Dufour, après avoir milité dans les rangs de la JOC, devient tourneur à l'usine du Creusot fondée par les frères Schneider au XIXe siècle. Il s'engage à la CFTC puis à la CFDT dont il devient le principal dirigeant en Saône-et-Loire, ce qui lui vaut notamment d'être en première ligne en mai 1968.
Adhérent du PS dès 1971, il est élu conseiller général cinq ans plus tard. C'est le début d'une série de succès électoraux dont la conquête de la municipalité du Creusot constitue l'apogée. Maire pendant dix-huit ans (1977-1995), il fait face, avec le dépôt de bilan de Creusot-Loire (ex-Schneider) en 1984, à la plus grande tragédie économique de l'histoire de sa ville. Il s'emploie alors sans relâche à redonner un avenir à cette cité que beaucoup disent condamnée. En 1995, Camille Dufour prend sa retraite politique et exprime désormais son goût de l'action collective dans le champ associatif.
Stéphane Paquelin nous invite à découvrir, dans cette biographie politique et sociale, une vie passionnante, faite d'engagements dans les luttes syndicales, politiques et associatives du Creusot depuis la Libération. Représentatif de toute une génération de militants formés par la JOC, l'itinéraire de Camille Dufour n'en est pas moins rendu singulier par le territoire creusotin dans lequel il s'inscrit et qui occupe ici un rôle de premier plan. -
Le syndicalisme, la politique et la grève ; France et Europe : XIXe-XXie siècles
Stéphane Sirot
- Arbre Bleu
- 27 Janvier 2011
- 9791090129009
En France comme en Europe occidentale, plus personne ne met en doute le droit des syndicats à défendre le quotidien des travailleurs. Reconnu par l'État, voulu par la démocratie d'opinion, ce droit légitime l'organisation du salariat depuis sa légalisation au XIXe siècle. Mais il n'a jamais été sa seule raison d'être. Le syndicalisme est porteur, dès l'origine, d'un projet de transformation de la société visant à substituer, à la démocratie libérale, une démocratie sociale. Qu'en est-il aujourd'hui de ce projet d'essence politique dont la grève, symbole de l'autonomie ouvrière et de la mise en pratique d'une forme de démocratie directe, a longtemps été l'arme privilégiée ?
Reprenant de manière originale la question lancinante de la « crise du syndicalisme », Stéphane Sirot inscrit le fait syndical dans la longue durée de l'histoire du salariat depuis la Révolution française et fait la part des rapprochements et des singularités entre la France et ses principaux voisins européens. Il met en lumière l'inconfort du mouvement syndical, sommé d'agir au nom du bien commun et pas seulement des salariés, piégé par la rhétorique « réformiste » des gouvernements qui aspirent à le domestiquer, pour exister dans la fidélité à sa tradition de contre-pouvoir. Le syndicalisme français, qui semble résigné à n'être plus qu'une force d'accompagnement, pourrait bien être entré dans un nouvel âge de son histoire. Par ce retour sur l'histoire du salariat organisé, l'ouvrage se propose de clarifier les termes du débat sur l'avenir du syndicalisme et, au-delà, de fournir des outils de compréhension pour penser à nouveaux frais notre question sociale. -
Histoire de la féderation interco CFDT : du front populaire au debut du XXIe siècle
Romain Vila
- Arbre Bleu
- 7 Mars 2014
- 9791090129030
Interco est l'une des plus importantes fédérations professionnelles de la CFDT en termes d'adhérents. Pourtant, elle n'est pas celle dont l'histoire semble la plus simple à retracer. Il s'agit non seulement d'une jeune organisation à l'échelle de l'histoire du syndicalisme français - elle ne voit le jour qu'en 1974, soit dix ans après la création de la CFDT, elle-même fruit de la déconfessionnalisation de la CFTC née en 1919 -, mais elle fédère en outre tellement de cultures professionnelles distinctes, de branches et de professions - personnels communaux, sapeurs-pompiers, policiers, professionnels de la justice, agents de la distribution des eaux, personnels des offices HLM, etc. - que son identité ne se laisse pas facilement appréhender.
Démarrant son propos à l'époque du Front populaire, l'auteur retrace tout d'abord la genèse de la Fédération Interco, reconstituant l'histoire des multiples organisations syndicales dont elle est issue, puis nous éclaire sur la façon dont un processus de regroupement syndical peut se conjuguer avec le respect des identités professionnelles de chacun. En analysant ensuite l'histoire de la fédération à partir de sa constitution, l'ouvrage revient en détail sur un grand nombre de thématiques contemporaines, telles que le statut, les retraites, la réduction du temps de travail, la décentralisation, la syndicalisation ou la modernisation de la fonction publique territoriale.
C'est donc une histoire vivante qui est à l'oeuvre dans ces pages. Loin d'un récit figé des batailles du passé, le lecteur y puisera matière à réflexion sur bien des thèmes qui demeurent d'une brûlante actualité, à commencer par celui de la désyndicalisation, première cause de la crise que traverse le syndicalisme français. -
CFDT : l'identité en questions
Frank Georgi
- Arbre Bleu
- Le Corps Social
- 8 Décembre 2014
- 9791090129139
En novembre 1964 à Paris, la Confédération française des travailleurs chrétiens, au prix d'une scission douloureuse, abandonnait ses références confessionnelles pour donner le jour à la Confédération française démocratique du travail. La jeune CFDT se réclamait alors du « mouvement ouvrier », affirmait combattre « toutes les formes de capitalisme et de totalitarisme », tout en revendiquant encore l'héritage de l'« humanisme chrétien ». En juin 2014 à Marseille, cette dernière mention disparaît des statuts, tandis que l'anticapitalisme fait place à la revendication du « dialogue social », « moyen essentiel du développement économique et social ». Entre ces deux dates, la CFDT, qui s'est imposée comme un acteur majeur, parfois déroutant, du jeu social et politique en France, semble n'avoir jamais cessé d'interroger et de remanier son identité, du « socialisme autogestionnaire » au « réformisme assumé ».
Revenant sur ce demi-siècle autour de quelques thèmes essentiels (le rapport au religieux, au politique, aux autres acteurs du mouvement social, au contrat et au conflit, l'autogestion, le libéralisme...) et de quelques moments-clés (la déconfessionnalisation, les « années 68 », la crise économique, le recentrage...), Frank Georgi pose en historien la question des ruptures et des continuités identitaires d'un syndicalisme confronté aux bouleversements du monde. À travers les métamorphoses d'une organisation syndicale singulière, c'est tout un pan de notre histoire récente que ces « regards » nous invitent à revisiter. -
Les bâtisseurs : luttes et gestion à la CCAS
François Duteil
- Arbre Bleu
- Materiaux D'histoire Sociale
- 16 Mars 2015
- 9791090129146
CCAS. Aujourd'hui tout le monde connaît l'existence de cet organisme d'activités sociales si particulier par sa dimension - il concerne aussi bien les actifs que les retraités des industries électrique et gazière -, par ses modes de financement et de gestion. Organisme connu des électriciens et gaziers eux-mêmes puisqu'ils « bénéficient » de ses activités dans leur diversité : vacances, loisirs, culture, restauration, santé, etc. Mais en connaissent-ils toujours les fondements, l'histoire de ses valeurs de solidarité ?
Tout n'aura été que luttes sociales en définitive. S'il a fallu lutter pour gérer, il n'y a d'autre alternative que de gérer en luttant. Dans cette période de libéralisme débridé, la lutte des classes est bien une réalité. Alors comment construire de l'en commun ?
Au-delà des électriciens et gaziers, la CCAS est connue souvent à son corps défendant. Depuis 1946 et la mise en oeuvre du programme du Conseil national de la Résistance, ce ne sont qu'attaques permanentes et campagnes médiatiques de tentatives de discrédit faisant fi des réalités de gestion et des valeurs de l'organisme.
Ce livre, qui reprend une partie de l'édition de 1986, est un livre militant dans la mesure où s'il donne à connaître l'histoire des activités sociales il prend position sur ce que doivent être les valeurs de l'organisme. C'est un livre qui appelle à la réflexion et à l'engagement dans ce qui constitue une oeuvre d'émancipation sociale et de libération humaine. Il se veut utile pour le combat nécessaire. -
Jean Jaurès en « Rhône-Alpes ». Présence et mémoires étudie l'ensemble des déplacements de Jaurès dans la région de 1893 à 1914 : soutien aux grèves ou à l'école laïque, affaire Dreyfus, campagnes électorales, congrès socialistes jusqu'à l'ultime voyage de juillet 1914 marqué par son fameux discours de Vaise contre le risque de guerre imminente. Le livre étudie la réunion publique comme un fait historique global : prise de décision, voyage, accueil, banquet, déroulement et conséquences... C'est toute une sociabilité militante, politique et sociale, qui apparaît ainsi du Forez aux Alpes, de la Bresse à la Drôme. Nous voyons vivre concrètement socialistes et syndicalistes, ouvriers, enseignants et militants de la région dans leur rencontre avec Jaurès. Le livre étudie aussi les différentes formes de la réalité mémorielle après sa mort, l'utilisation de son image et de son nom pour des politiques symboliques : dénominations de rues, d'écoles, monuments, commémorations... Loin de se conclure en 1914, l'histoire jaurésienne en Rhône-Alpes se poursuit jusqu'à notre XXIe siècle.
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La gamelle et l'outil : manger au travail en France et en Europe de la fin du XVIIIe siecle à nos jours
Thomas Bouchet, Stéphane Gacon, François Jarrige, François-Xavier Nérard, Xavier Vigna
- Arbre Bleu
- 2 Avril 2016
- 9791090129153
Manger au travail, un sujet anecdotique pour les sciences sociales ? Les auteurs de cet ouvrage novateur affirment le contraire : la pause-repas qui interrompt la journée ou la nuit de travail offre, à qui sait l'analyser, un observatoire privilégié des sociétés contemporaines. Quoi de plus nécessaire que de se restaurer pour les travailleurs ? On imagine sans peine que l'appréciation des employeurs est tout différente face à ce temps mort du point de vue de la production. La pause-repas dans les sociétés industrielles et salariales est un enjeu de luttes incessantes, qu'elles soient ouvertes ou souterraines, les revendications des uns (allongement des temps de pause, choix des lieux de repas...) s'opposant aux logiques des autres (contrôle de la durée de pause, rationalisation de l'organisation du temps et de l'espace).
Comment, quand, avec qui et où mange-t-on pendant son temps de travail depuis plus de deux siècles ? La gamelle et l'outil pose de précieux jalons en croisant les pays (outre la France, l'Italie, la Pologne, la Suisse, l'URSS...) et les familles professionnelles - celles qui ont fait les riches heures de l'histoire ouvrière (les mineurs, les cheminots...) et d'autres moins étudiées (les ouvriers des arsenaux, les policiers, les salariés du cinéma...) -, mais aussi en mettant l'accent sur des pratiques rebelles (la « soupe communiste » et autres repas de grève) ou sur les imaginaires du repas au travail chez les premiers socialistes du XIXe siècle.
À la croisée d'une histoire sociale et politique, c'est toute l'organisation du temps et de l'espace des sociétés de l'ère industrielle qui se réfracte dans cette étude de l'alimentation au travail. -
La CGT (1975-1995) ; un syndicalisme à l'épreuve des crises
Sophie Béroud, Elyane Bressol, Jérôme Pélisse, Micel Pigenet
- Arbre Bleu
- 7 Octobre 2019
- 9791090129337
Cet ouvrage vient à son heure, celle qu'autorise le recul du temps, sinon la résolution des problèmes posés au syndicalisme. La période 1975-1995, difficile pour le mouvement syndical français, fut catastrophique pour la CGT. L'histoire de la Confédération ne manque pas d'épisodes douloureux, voire tragiques. Jamais les revers et les reculs ne s'étaient toutefois prolongés aussi longtemps.
Fruit de la coopération de spécialistes reconnus et de jeunes chercheurs - historiens, sociologues, politistes - ainsi que de syndicalistes, l'ouvrage interroge la manière dont la CGT a traversé ces deux décennies. Au fil des chapitres, la quarantaine d'auteurs réunis offre une exploration inédite de l'organisation et de ses militants, observés du Bureau confédéral aux échelons les plus élémentaires et dans les contextes les plus variés. -
Entre fraternité et xénophobie : les mondes ouvriers parisiens dans l'entre-deux-guerres
Maria Grazia Meriggi
- Arbre Bleu
- Le Corps Social
- 9 Octobre 2018
- 9791090129245
La période de l'entre-deux-guerres, plus que d'autres, est tout à la fois marquée par une combativité et une solidarité ouvrières intenses, dont le Front populaire constitue le point culminant, et une poussée nationaliste et xénophobe dont les travailleurs immigrés sont en grande partie la cible sur fond de crise économique. Dans ce livre, Maria Grazia Meriggi s'efforce de montrer comment cette double réalité trouve à s'articuler sur le lieu du travail, le terrain d'observation qu'elle a fait le choix -qui se révèle judicieux - de privilégier.
S'appuyant sur un impressionnant travail de dépouillement d'archives (des archives syndicales aux archives de police), le résultat étonne par sa richesse. L'analyse des grèves en région parisienne (mais aussi dans le Nord) au cours des années 1920 et 1930, dans des secteurs parfois peu étudiés jusqu'alors, l'énergie déployée par certaines organisations syndicales en faveur d'une égalité de traitement entre ouvriers français et étrangers, l'action des sections « ethniques » de la MOI (Main-d'oeuvre immigrée), la propagande xénophobe et antisémite des « jaunes » et des ligues nationalistes sont autant de thèmes que l'auteure aborde ici avec une grande justesse.
Surtout, cette analyse « par en bas » ne se fait jamais au détriment du contexte national et international qui est toujours parfaitement restitué dans ce livre auquel la montée des populismes donne hélas une actualité certaine.